Angoisse, à quoi tu sers? Chap III

Accompagner sa peur, gérer son Angoisse. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Psychothérapie de l'angoisse, gestion du stress
Rencontrer un Psychologue Holistique, Psychothérapie Psycho-Corporelle. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Comment faire Avec votre Angoisse ? Chapitre III

À un certain moment il faut considérer l’angoisse comme une alliée, qui détient une somme d’informations qu’elle cherche à nous délivrer; moins on veut l’écouter, plus on veut la fuir, et plus elle va se faire entendre, car les messages en question sont capitaux pour la conduite de notre existence. (Bien sûr s’écouter est, pour beaucoup d’entre nous, quelque chose qui doit patiemment se réapprendre…) Du coup ce qui pourrait passer en douceur, si notre écoute de nous-même, notre bienveillance pour nous-même était au niveau adéquat, va devenir une sirène qui nous crie douloureusement dans le corps qu’il est temps de ne plus faire la sourde oreille….

Écouter son angoisse, c’est tout le contraire de la subir en espérant qu’elle se taise le plus vite possible. Mais, pour écouter son angoisse, deux conditions de base sont nécessaires :

  1. Un minimum de prise de conscience qu’il y a bien quelque chose à entendre derrière le bruit apparent. Ce qui implique la volonté d’aller explorer dans une attitude très différente beaucoup plus proche de la curiosité que de la peur, la fuite, la tétanie ou la lutte.
  2. Un espace de sécurité suffisant (condition sine qua non!) pour pratiquer cette exploration dans les meilleures conditions possibles. Il faut pour cela un temps et un lieu où vous ne serez ni en danger, ni dérangé, ni jugé, ni en obligation d’action quelle qu’elle soit. Si vous pouvez en plus partager en vous sentant sereinement accompagner vous avez alors la clef maîtresse de ce qu’est une psychothérapie.

Le travail se fait alors comme une exploration spéléologique dans le partage, la parole et la descente de plus en plus profonde dans les sensations du corps, quelles que soient ces sensations même les plus désagréables. L’on revit en général de l’intérieur, assez facilement, son angoisse rien qu’en évoquant à son esprit la ou les situations anxiogènes. La différence avec ce que l’on subit habituellement s’est qu’on le fait ici volontairement, loin de toute réalité factuelle anxiogène et sans qu’il n’y ait aucune conséquence particulière autre que la possibilité d’apprivoiser tranquillement les sensations dans le corps. Quand je dis « pas de conséquences particulières », cela implique que vous n’avez pas à supporter en plus ce que ces crises peuvent habituellement entraîner dans la relation avec les autres. Ni leurs réactions de protection, ni leurs incompréhensions, ni leurs peurs ou leurs violences réactionnelles, ni leurs indifférences, ni même vos tentatives éventuelles de cacher vos crises pour vous protéger ou les protéger de toutes ces conséquences réactionnelles.

Ensuite seule l’expérience peut vous aider à comprendre de l’intérieur les résultats et l’intérêt de ce dispositif d’écoute thérapeutique. En effet, il n’est pas simple d’expliquer ce que l’on retire de ce type d’écoute et de partage dans son corps, car c’est un peu comme tenter de décrire le goût d’une pomme, le seul moyen de savoir s’est d’essayer. Dans notre cas c’est seulement essai  après essai, étape par étape, que l’on va percevoir le changement progressif mais radical que cela peut entraîner..

Par cet apprentissage et quelques années de parcours personnel (temps nécessaire à la maturation profonde de ma compréhension du phénomène), les monstrueuses boules de pétanque qui habitaient régulièrement le plexus de mon adolescence sont devenues de douces petites alertes qui sonnent aujourd’hui comme une sorte de chatouillis, qui se dissout définitivement dès que mon attention s’aiguise à leurs messages. Aussi incroyable que cela puisse paraître cela peut véritablement devenir un jeu, une excitation et même un plaisir quand l’expérience se propose à partir de cette disposition d’esprit.

Angoisse et Ouverture du Coeur !

Récemment j’ai même découvert en entrant plus profondément dans ces petites alertes d »angoisse » qu’elles se traversaient comme une porte et s’ouvraient non seulement sur un sentiment de plaisir, mais aussi potentiellement d’Amour avec un grand « A ». C’était une découverte surprenante, supérieure, profonde et déstabilisante après coup. Je n’ai connu cette ouverture du coeur par l’écoute de l’angoisse qu’une seule fois il y a un an environ et je perçois bien que c’est encore pour moi une étape que je freine à franchir de nouveau. Car comme je l’ai dit cela est déstabilisant et surtout cela change tout… C’est donc une voie que j’ai encore besoin d’explorer, mais il s’agit clairement d’un voie royale et il se pourrait bien en définitif que ce que l’on appelle « Angoisse » soit en fait un puissant message contrarié, refoulé, interdit, rejeté, repoussé, d’Amour pour Soi, la quintessence même de l’Estime de Soi!

à relire… « Qu’est ce que l’angoisse » Chapitre I

P.A.M

A quoi sert l’Angoisse? Chapitre II

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Psychologie de l'angoisse, Psychothérapie de l'angoisse.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Comment traverser la « Crise » d’Angoisse? Chapitre II

L’angoisse, si on la fuit, si on la mate (avec des médicaments par exemple…), si on la refoule, ou même si on arrive momentanément à la calmer (avec de la relaxation ou un travail sur la respiration par exemple…) cette angoisse est susceptible de resurgir à n’importe quel moment de manière inopportune et déclenchée par des scénarios répétitifs souvent « irrationnels » comme ceux liés à la jalousie par exemple, ou encore liés à certaines phobies, de lieux, d’objets, de situations ou d’événements précis qui ne sont pas toujours possibles à éviter. Quelquefois il est même impossible de relier les crises à quoi que ce soit d’apparemment déclencheur, ce qui nous laisse dans un désarroi et une non-maîtrise encore plus totale.

C’est un peu comme si vous viviez en permanence sur une croûte de glace qui menacerait de céder à la fois à tout instant, et en même temps par intermittence puisque la croûte se reforme après la crise. En effet, les crises, quels que soient leur fulgurance et leur niveau de violence, finissent toujours par passer d’une manière ou d’une autre. Et même si l’on a l’impression que l’on va mourir ou que quelque chose de gravissime va arriver, si l’on ne fait pas de passage à l’acte dangereux pour soi-même, l’angoisse elle même ne tue en général personne et vous vous retrouvez toujours à chaque fois vivant à la sortie du tunnel.

C’est là que peut intervenir une autre manière de percevoir le phénomène de l’angoisse

Au moment où la glace craque (quelle que soit la raison apparente) et que votre pied traverse cette couche froide pour s’enfoncer inexorablement dans un trou semblant être sans fond (sur le moment), vous glissez, et vous perdez l’équilibre en parallèle avec une peur grandissante pouvant aller vers une éventuelle panique. Pourtant c’est aussi un moment qui vous apprend quelque chose. Cela pourrait vous faire prendre conscience que, si la crise est violente, c’est aussi parce que vous marchez, même sans vous en apercevoir, en permanence et peut-être depuis longtemps, sur une couche de glace et non pas sur une sol intérieur plus solide. Or quand le pieds traverse, c’est peut être donc aussi qu’il est à la recherche de ce sol plus solide qui existe quelque part un peu plus loin, un peu plus bas sous cette glace.

Ainsi, si la crise vous amène momentanément et par intermittence à un niveau 10 sur l’échelle de l’anxiété, vous pouvez commencer à prendre conscience que cela veut aussi dire que vous êtes en permanence déjà à un niveau 2 ou 3 d’anxiété et de stress, comme un fond sonore invisible qui vous accompagne dans votre vie quotidienne, comme une habitude, tout au long de vos journées et même de vos nuits. Ce que je suis en train de dire c’est que lorsque l’on est sujet à des crises régulières d’angoisse, c’est aussi souvent que l’on a en permanence les pieds sur une couche intérieure glissante et instable éloignée d’un sol plus solide, de la terre ferme et stable. Et ce n’est pas la même chose de devoir faire face à une rafale de vent quand on repose sur un sol glissant (anxiété de départ et de base à +3 en permanence) que si l’on a les deux pieds ancrés sur un sol ferme (anxiété de départ normale à 0).

Cette perception des choses implique que chaque crise est à la fois une mise en évidence de cet état d’être anxieux de départ (que vous le perceviez ou non…) et en même temps une tentative maladroite de rechercher dans la détresse, à tâton dans le noir, ce sol intérieur solide qui existe quelque part sous cette couche de glace sur laquelle vous circulez dans votre vie. Si je pouvais traverser la crise plus sereinement non pas en luttant contre, mais en cherchant à l’apprivoiser, je pourrais alors laisser mon pied finir son voyage, toucher la terre ferme et décider alors que c’est en définitive exactement là où j’ai envie d’être, non pas sur cette couche de glace dont je comprenait mal l’existence, mais sur ce sol intérieur plus ferme, plus accueillant que la crise peut me permettre d’explorer.

Le point culminant de ce que je vous expose ici, c’est que pour explorer et apprivoiser la crise d’angoisse et son potentiel d’apprentissage de Soi, il est nécessaire de pouvoir le faire dans un espace de sécurité qui, s’il n’est pas encore présent pour vous (c’est ce que vivre sur une croûte de glace veut dire…), peut être trouvé d’abord à l’extérieur, notamment dans un espace thérapeutique qui servira de base à cette exploration. Il s’agira alors de vivre sa crise d’angoisse avec toute l’insécurité qu’elle met brutalement en évidence, mais de la vivre dans un fauteuil en toute sécurité avec un accompagnement qui comprend et peut accueillir le phénomène pour permettre de le traverser et d’accueillir la destination intérieure plus stable qui vient avec cette traversée apprivoisée.

Nous verrons dans le prochain chapitre comment cet accueil se fait dans le corps et dans le partage thérapeutique, et surtout vers quel bien-être cela peut amener…

(à suivre… « À quoi sert l’angoisse » Chapitre III )

P. A. M

N.B. : Notez que je ne dis pas que les médicaments ou la relaxation, ou même le sport, ne sont pas utiles, ce sont des outils qui permettent de faire face momentanément. Mais quand ce qu’il y a derrière l’angoisse est trop important, ces outils bien que complémentaires deviennent insuffisants à eux seuls.

Des Pères et Mères « il y en a partout »!

Des Enfants, des Pères et des Mères. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Comment ouvrir les yeux sur nos demandes intérieures, les valider par nous-même, et les ré-adresser aux bonnes personnes. Vers une autre et bien meilleure lecture de son Estime de Soi.

Des Pères et des Mères « Everywhere » !

Une des plus grandes difficultés pour avancer par rapport à ses besoins existentiels profonds, c’est d’apprendre à lâcher prise sur les personnes supposées être celles qui devraient répondre à ces besoins. En l’occurrence pour résumer, Papa et Maman.

Bébé nous naissons à notre potentiel maximal de connexion avec l’environnement, tout en étant complètement démunie et absolument dépendant des adultes qui serviront d’intermédiaires entre le monde et nous. Le type d’accompagnement et d’écoute dont nous serons entourés aura une influence capitale sur notre développement existentiel.

Sur ce plan-là, aussi blessés que certains ont pu l’être par leur enfance ou leur adolescence, la référence à une enfance parfaite est illusoire; tout le monde porte un karma d’histoire, qu’elle soit personnelle ou transgénérationelle, qui n’est jamais faite uniquement d’empathie, de bienveillance et d’accompagnement créatif, loin s’en faut. À ce sujet-là, l’histoire de l’éducation des enfants, du Moyen Âge jusqu’à nos jours est édifiante; être à l’écoute des besoins des enfants est une invention très récente dans l’histoire des hommes…

Que se passe-t-il alors lorsqu’un enfant (consciemment ou non…) ne se sent pas écouté ni accompagné dans un besoin existentiel profond ? Il arrive le plus souvent, que l’enfant en déduise que si cette écoute ou cet accompagnement n’arrive pas, c’est que ce qu’il demande, ce dont il a besoin, n’est pas valide, n’est pas légitime, n’a pas d’intérêt, est quelque chose qu’on doit maintenir sous silence, interdit, tabou, voire dangereux pour les adultes qui l’entourent. Quel que soit l’accompagnement, maladroit, inexistant, méprisant, humiliant, violent, pervers, punisseur, la conclusion reste la même : pour « survivre », « faire plaisir », « ne pas déranger », « être aimer » etc… mieux vaut peut-être faire disparaître, modifier, camoufler, refouler ce besoin qui sera donc désormais tatoué du sceau de la dévalorisation, de la disqualification, de l’illégitime, du honteux, du dégoûtant, de l’inexistant, ou encore de l’indécent etc.

Le problème, c’est que lorsqu’il s’agit d’un besoin existentiellement capital pour l’enfant, cela se résume à continuer à vivre en niant une partie essentielle de soi-même. Il arrive que l’on puisse vivre des années sans en avoir conscience, car c’est devenu une normalité pour nous-même, mais les conséquences finissent toujours par s’exprimer tôt ou tard sous la forme de symptômes dont il n’est pas toujours facile d’identifier l’origine. Certains de ces symptômes non « résolus » du vivant de la personne seront tout simplement passés à la génération suivante : « Bonne chance mon fils, bonne chance ma fille… »

Le premier traumatisme est celui de ne pas trouver l’accompagnement adéquat à la bonne évolution de son besoin, le second traumatisme plus grave encore est celui de rejeter soi-même son propre besoin ou de le vivre dans la difficulté en intégrant l’absence d’accompagnement comme une conclusion normale de son problème. Je ne peux pas l’avoir, donc je ne l’aurai jamais et si cela me remonte à la gorge, je continuerai à l’adresser aux mêmes personnes, ou au même type de personnes, qui restent dans l’impossibilité de me le donner, me condamnant moi-même à une perpétuelle insatisfaction.

Voilà donc la vraie impasse : on refoule en général nos besoins en même temps que l’absence de réponse à ses besoins, et on en reste souvent bloqué là, dans le renoncement ou la perpétuelle déception. C’est comme jeter le bébé avec l’eau du bain, si j’ose dire!

Pourtant le problème n’est pas le besoin intime profond qui m’habite depuis l’enfance, le problème vient de savoir à qui l’adresser. La plupart du temps, même quand je renonce à mes propres parents, je continue à faire mes demandes souvent à des personnes que je choisis inconsciemment pour qu’elles soient elles aussi, comme mes parents, dans l’incapacité d’y répondre (un autre membre de ma famille (frères et soeurs par ex.), mon conjoint ou ma conjointe, ou encore mon boss, mon prof, mon docteur, ou n’importe quelle figure d’autorité, etc.).

L’échec vient que, secrètement, je les choisis avec l’idée sous-jacente que la validation de mon besoin viendra de l’extérieur, et que ce sera quand et seulement quand on me le donnera que je me sentirai enfin compris, légitime et satisfait. « Wrong Number! », cette idée (souvent non dite…) à elle seule suffit pour que l’adresse soit toujours la mauvaise, et que le colis vous revienne dans la figure.

En effet, si vous voulez du pain, et que vous vous accrochez désespérément à l’idée que c’est votre boucher qui doit vous le donner, vous risquez de régulières déconvenues… Si vous vous adressez à la mauvaise personne (ou toujours au même type de personne, »et si je demandais au charcutier pour changer… ») c’est parce que dès le départ vous aviez intégré sans le savoir que vous n’aurez pas ce que vous voudrez ce qui nourrira encore plus votre rancoeur envers le pauvre boucher qui vous répète depuis si longtemps qu’il n’en a pas pour vous. Vous êtes alors condamné(e) à rejouer des scénarios fermés et répétitifs. Et quel dommage si en plus vous finissez par renoncer à votre besoin de pain (je n’adresserai plus jamais de demande à personne, c’est trop décevant, trop douloureux, toujours le même scénario, la même fin qui se répète..).

Comment faire sans les Pères et Mères de notre naissance.

Les choses commenceront à changer le jour où vous réaliserez que votre demande est légitime, que vous ne souhaitez pas y renoncer, que ce n’est tout simplement pas la bonne adresse. Il ne vous restera plus qu’à vous mettre enfin en quête d’une boulangerie à laquelle porter votre demande de pain. Dans cet exemple, ce n’est pas le boulanger qui validera votre besoin de pain, c’est vous-même, il s’en suit un processus actif, vous trouverez du pain parce que vous n’attendez plus qu’on vous l’autorise et parce que vous allez le chercher au bon endroit. Identifier « le bon endroit » est affaire de processus, de temps et de reconstruction de l’écoute et de l’Estime de Soi.

Avec l’expérience, votre estime de vous-même grandissante, vous pouvez même apprendre à vous adresser à de meilleurs boulangeries…

Notre problème devient donc:

1) Identifier mes besoins existentiels profonds insatisfaits.

2) Apprendre à les re-qualifier, les re-valoriser comme normaux et essentiels à notre bon développement futur. C’est-à-dire, prendre plus intimement conscience que les êtres humains qui étaient censés le faire, n’ont pas pu, non pas parce que cela ne valait rien, ou que « Je » ne valait rien, mais parce qu’ils avaient eux-mêmes leurs casseroles, leurs histoires d’enfance, leurs handicaps émotionnels, leurs peurs et autres points aveugles et tabous tatoués dans la chair de leur propre éducation sociale, culturelle, religieuse etc.

3) Apprendre, en même temps que la confiance en Soi, à mieux écouter, définir, et mieux adresser, ses besoins, aux bonnes personnes, c’est-à-dire dans le bon cadre et sous la bonne forme, pour que la chance de succès augmente petit à petit et que les cercles vicieux de la déception se transforme en cercle vertueux de la réussite relationnelle.

Et là, bien sûr la première personne à qui adresser votre besoin, c’est vous-même !

Le jour où vous vous validez enfin par l’écoute et l’attention que vous vous portez à vous-même (cf Qu’est-ce que l’Enfant Intérieur ?), et que dans le même temps vous lâchez réellement prise sur l’idée que vos parents sont les seuls responsables et donc les seuls à pouvoir réparer, alors seulement vous pouvez commencer à découvrir que vous pouvez trouver des Mères et des Pères partout autour de vous ! En effet, il suffit d’ouvrir les yeux pour trouver des personnes vers lesquels il est au moins partiellement possible d’adresser sa demande. Cela peut être n’importe qui, certaines de ces personnes auront à coeur de vous accompagner sur certains aspects de vos besoins, et d’autres personnes vous accompagneront sur d’autres aspects, l’important est de ne rien forcer, les demandes se font naturellement au fur et à mesure où l’on sent que la nature de la relation le permet et dans le respect de ce que chacun est vraiment prêt à mettre dans cette relation d’échange. Dans cette configuration et seulement dans cette configuration tout le monde peut y trouver son compte, il peut être aussi gratifiant d’être accompagné(e) que d’être celui qui accompagne.

Nous sommes tous les jours entourés de gens de tous âges qui peuvent, même momentanément, jouer un rôle parental sans que la personne ne devienne réellement un père ou une mère, juste quelqu’un qui s’intéresse, ou se sent pour quelques minutes impliqué(e) dans votre problématique. N’importe quelle rencontre de qualité peut jouer ce rôle dans notre vie, et s’ils ne sont plus limités à papa et maman, alors les possibilités deviennent infinies…

Alors ouvrez les yeux, ouvrez votre coeur d’abords à vous-même, et les « bonnes » personnes deviendront beaucoup plus évidentes dans votre regard renouvelé…

P. A. M.

Qu’est ce que l’Estime de Soi?

Thérapie de L'Estime de Soi. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Comment aller vers une version approfondie du Respect de Soi ou encore d’une Écoute de Soi attentive et bienveillante.

De nombreuses personnes viennent me voir en formulant leur problème sous la forme d’une baisse ou d’une faiblesse, voir d’une absence d’Estime de Soi. Je pense qu’il est nécessaire de remettre les pendules à l’heure concernant ce sujet très médiatisé de « L’Estime de Soi ».

La véritable Estime de Soi n’a rien à voir avec le fait d’être un « winner » ou une « winneuse ». Ce sont là des visions, des représentations caricaturales issues d’un monde culturel, social et économique centré sur la performance et la réussite à tout prix. À l’image de la dialectique du Maître et de l’Esclave, le « winner » ou la « winneuse » se constituent en rapport avec les « loosers » et « looseuses » qui en sont l’image miroir inverse. L’un ne va pas sans l’autre, car l’un se construit avec l’autre, et aucune dissociation n’est possible. Pour qu’un dominant se sente dominant, il faut obligatoirement qu’il y ait un dominé qui se sente donc dominé par lui.

Croyez-moi ou pas, toute personne enfermée dans cette dualité est dans une impasse existentielle qui se traduit d’un bout à l’autre de la chaîne (que l’on soit en « haut » ou en « bas »), par une recrudescence de burn-out, de problèmes cardiaques, d’anévrismes, d’attaques de panique, d’angoisses chroniques, de dépressions, (peut être même cancers…) et de suicides qui peut toucher de plus en plus de personnes prises dans ce tragique malentendu.

Encore une fois, croyez-moi ou non, mais les médicaments (anxiolytiques, tranquillisants, somnifères, antidépresseurs, béta-bloquants, etc…) destinés à maintenir tout le monde dans ce jeu stupide sont allègrement consommés et de plus en plus par les deux extrémités de cette chaine sans fin. A court ou long terme, Winner et Looser participent au même combat et partagent la même fin…

Beaucoup de personnes viennent donc me voir en construisant leur dévalorisation personnelle par comparaison avec ce type de modèles auxquels ils n’arrivent pas à adhérer. Ils se considèrent en manque d’estime d’eux-même car ils n’arrivent pas ou n’arrivent plus à incarner cette représentation d’une réalité humaine de pure surface. Ils pensent être malheureux parce qu’ils ne sont pas ou ne sont plus, comme ceux qui « assurent », « osent », « réussissent », « s’expriment publiquement », « se montrent sur le devant de la scène », « attirent l’attention et le regard », « ne rougissent pas », « n’ont pas d’angoisses », « ne tremble pas », « ne montrent pas leurs émotions », (peut être même ne font-ils pas caca…) etc.

En effet, dans un fantasme complètement irréaliste, le « winner » n’a pas peur, il fonce sans se poser de questions, il ne déprime pas, ne tombe pas malade, n’hésite pas, ne connaît pas l’impuissance, la frustration, il dépasse le stress et surmonte allègrement toutes les difficultés de la vie, il est tout le temps performant et à la hauteur de la situation… autrement dit si moi, humain normal, je ressens toutes ces choses (peurs, doutes, souffrances, tristesse, décalage…), et que je ne les dépasse pas aussi facilement, je passe forcément dans la catégorie dévalorisée.

Pourtant, je persiste et signe, la baisse de l’Estime de Soi ne vient absolument pas du fait que je ressente toutes ces choses intimes, quelquefois incompréhensibles et difficiles, à l’intérieur de moi, sans savoir comment les gérer. Ces phénomènes sont tous des phénomènes émotionnels naturels à tous les humains. Ces phénomènes émotionnels prennent des formes, des détours et des chemins spécifiques à chacun. Ce n’est pas toujours agréable ni facile à vivre, mais ce sont des moments qu’il est nécessaire de traverser et d’accompagner selon des manières et des rythmes qui sont absolument personnels. Et donc, que l’on ne peut comparer au chemin d’un autre. Du coup, le vrai manque d’Estime de Soi provient avant tout de vouloir à tout prix enfermer, dompter, endoctriner, refouler, ces phénomènes naturels en référence implicite ou explicite à un modèle standardisé, normatif et dénué de sens, comme celui du « winner ». Et pourtant ce modèle (et quelques autres du même genre, comme certains diktats sur les normes physiques) ne convient, la plupart du temps, absolument pas à la réalité intime des humains.

La véritable estime de soi n’a rien à voir avec cela. Il ne s’agit surtout pas de ne pas ressentir toutes ces choses, et de les dépasser ou faire disparaître rapidement. Il s’agit au contraire de les écouter, de les apprivoiser et d’apprendre à les assumer le plus profondément possible pour les laisser se transformer et nous transformer par un processus naturel, qui nous amène à réaliser ce que nous sommes réellement au fond de nous-même. Et non pas ce que nous voudrions être, ou ce que nous croyons que nous voudrions être en rapport avec des standards absurdes, complètement inhumains et irréalistes.

Apprivoiser l’Estime de soi !

L’estime de soi, c’est l’estime que l’on se porte à soi même, ou aussi l’acceptation profonde de qui l’on est, de ce que l’on est, sans comparaison avec un modèle extérieur absurde et fermé sur des poncifs bien délimités. En thérapie comme dans la vraie vie, accompagner la véritable Estime de Soi implique d’accepter émotionellement tout ce qui nous vient de l’intérieur, sans jugement. Ce qui veut dire aussi la tristesse, la peur, la honte, le dégout, la dépression, la jalousie, autant que le plaisir, le désir, la joie, l’amour etc… Se donner de l’estime à soi-même, c’est donc respecter et assumer sa tristesse, respecter et assumer sa peur, respecter et assumer son angoisse, respecter et assumer sa dépression et donc apprendre à l’accompagner et l’apprivoiser pour finalement en faire son allié, et non plus un ennemi qu’il faut faire marcher au pas ou faire taire à tout prix.

Rien de ce qui vient de l’intérieur de Soi n’est là par hasard, tout est nécessaire pour se construite une identité et un destin propres qui n’ont pas besoin d’entrer dans des dualités stériles telles que « winner/looser ». Dès que l’on entre dans le respect de Soi, on accède automatiquement aussi au respect de l’autre tel qu’il est, et non comme on voudrait qu’il soit. L’Estime de Soi devient : « Tel que je suis, et non pas tel que l’on voudrait que je sois ».

Le succès et la réussite s’en suivent automatiquement à court ou long terme, et pas selon une comparaison plaquée sur un modèle unique, mais plutôt comme la réussite d’un chemin spécifique à Soi, et donc potentiellement aussi atypique, qui ne peut pas se connaître à l’avance, mais qui se reconnaît au fur et à mesure qu’on en fait l’expérience et qu’on l’apprivoise en le découvrant.

C’est en vivant cela par Soi-même, en ne projetant plus une fausse idée de Soi par le prisme d’une idéologie qui ne convient absolument pas et absolument plus, que nous pouvons advenir à une réalisation intime plus profonde et plus juste, plus adaptée aux aspirations des êtres humains d’aujourd’hui.

Confiance en Soi, Conscience de Soi

Pour continuer sur ce théme, voir les vidéos suivantes…

Confiance en Soi / Conscience de Soi Chap I

Confiance en Soi / Conscience de Soi Chap II

P.A.M

La Peur, à quoi ça sert?

Apprivoiser sa Peur. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Et si nous apprivoisions ce phénomène naturel qu’est la Peur?

Comme toutes les émotions humaines, la peur nous accompagne tout au long de notre vie. Violente et explosive dans ses extrêmes, elle peut se faire panique ou paralysante, voire phobique. Et si pourtant il s’agissait avant tout d’une alliée méconnue, poussée dans des retranchements extrêmes par manque d’écoute et d’attention.

De la même manière que la douleur au bout d’un doigt vous informe d’une coupure à laquelle il faudrait prêter attention pour lui donner les soins adéquats, la peur nous informe elle aussi à sa manière et attire notre attention de manière désagréable mais aussi particulièrement efficace. Personne n’aime la douleur, mais que serions-nous sans elle et sans les avertissements qu’elle procure? C’est exactement la même chose pour la peur.

Quand il s’agit de nous prévenir d’un réel danger mettant en risque l’intégrité de notre personne, comme traverser une autoroute à pied, ou affronter un animal sauvage, l’information capitale que la peur nous apporte est évidente. Mais quand il s’agit d’une situation psychologique liée à des relations inter-humaines, il ne s’agit plus forcément d’un réel danger objectif. En fait, dans bien des cas, où le danger n’est plus « objectif », il s’agit alors de peurs qui nous signalent des portes d’entrée sur des expériences potentielles susceptibles, la pluspart du temps, d’entraîner d’éventuels changements existentiels. Plus la peur est importante, plus il s’agit d’une évolution existentielle de fond, donc de passage obligé vers des étapes importantes de notre vie.

Écoute et attention sont ici incontournables pour enfin retrouver le temps d’apprivoiser nos peurs et non plus les contrôler ou les faire marcher au pas, de peur qu’elles ne prennent en retour le contrôle de nous-même…

 
Et puis, pour aller plus loin, et si vous apprivoisiez votre angoisse?
 
 
 
 
Amicalement
Pascal Acklin Mehri
 
 

L’Ombre et la Lumière de nos émotions ! Chapitre II

Gestion des Emotions. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Emotions, Ombres et Lumières, Chap II.

Pour garder la métaphore de la palette du peintre, il peut être très créatif de choisir quelquefois certaines couleurs plutôt que d’autres pour peindre différentes parties de sa vie. Mais il en est tout autrement lorsque le choix des couleurs est limité par des interdits. Dans ce cas on ne parle plus de choix, cela devient une obligation, quelque chose qui s’impose à vous souvent de manière invisible mais avec pour répercussion de limiter singulièrement la texture et la qualité de votre vie.

On pourrait ainsi associer un certain nombre de personnalités et de comportements en rapport avec le type de couleurs émotionnelles qui seront secrètement autorisées ou pas depuis l’enfance à être exprimées. Imaginez par exemple que la colère soit éliminée de cette palette pour son association avec une vision négative du conflit. Sans la possibilité de se mettre en colère ou de montrer de la colère, la peinture qui en ressortirait serait alors sans reliefs car sans ombres, ce qui serait à peu près la description que l’on ferait de quelqu’un de trop gentil, de trop aimable et incapable de dire non ou de contredire par exemple.

De la même manière si la tristesse était refoulée pour son association avec une vision dégradée de la dépression, il deviendrait difficile de faire des deuils chaque fois qu’une perte arrive dans notre vie. Pas de possibilités de vivre vraiment sa tristesse selon un temps nécessaire à chacun, et l’on se retrouve dans un paysage de vie où les ralentis, les pauses, les temps d’intégration du bon comme du mauvais sont impossibles à faire. Certaines vies sont ainsi dans des courses et des suites d’actions sans fin où seuls les accidents, la maladie ou la mort arrivent enfin à poser une limite.

Dans cette même logique, si je ne peux pas exprimer mes souffrances, même celles de la vie quotidienne, parce que je l’associe à de la plainte et de la faiblesse, je peux aussi complètement passer à côté de mon besoin de demander de l’aide de temps en temps pour négocier certains passages plus difficiles de ma vie. Certaines personnes sont ainsi enfermées dans leur image d’invulnérabilité alors même qu’elles souffrent secrètement de ne jamais pouvoir être vulnérables et soutenues. Ce sont souvent les même qui soutiennent par ailleurs beaucoup de personnes autour d’elles…

Bien sûr, je trace ici ma réflexion à gros traits, et il sera possible de décliner tout cela en mariant les différents refoulements émotionnels et leurs effets pour décrire les traits d’une infinie variété de personnalités… Néanmoins notre exposé pose les bases d’un changement possible à partir de l’expression de toutes ces répressions dans le cadre d’une relation de confiance comme celle que l’on peut vivre avec le bon thérapeute pour soi.

Il faut enfin, pour réussir ce travail sur les émotions, en finir avec la notion de faute et de jugement moral qui nous abîme en même temps qu’elle surnourrit nos sentiments de culpabilité. Pour moi la Lumière que certains appelleront « énergie de vie », ou « énergie divine » ou pourquoi pas « l’âme ou l’être profond », n’est pas dans la clarté du jour, pas plus que l’inconscient, les désirs ou les pulsions ne sont dans la noirceur.

La lumière intérieure d’un être est présente en tout lieu et en toute place même dans les recoins les plus cachés de nos pulsions et de notre psyché. Les émotions sont un véhicule de cette lumière intérieure. Ainsi il n’existe rien, ni colère, ni jalousie, ni haine, ni honte, ni culpabilité, aucune émotion qui ne mérite d’être ressentie, exposée et partagée pour enfin s’autoriser à faire la paix avec Soi.

A suivre… (Nos émotions entre ombre et lumière « entre expression et passage à l’acte », Chapitre III)

L’Ombre et la Lumière de nos Émotions, Chap I.

Gestion des émotions entre Ombre et la Lumiére. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Nous sommes nés avec une palette de couleurs émotionnelles qui nous permet d’appréhender le monde d’une manière infiniment variée. Le bébé le vit naturellement sans avoir à le penser, mais très vite au contact avec ses proches, sa culture, sa religion ou sa société, certains interdits se mettent en place. Ce ne sont pas forcément des interdits énoncés clairement, mais un enfant comprend vite si la manifestation d’une émotion va déranger ou au contraire déclencher de l’approbation. C’est alors qu’une grille de lecture du Bien et du Mal vient se greffer de manière plus ou moins profonde et plus ou moins dictatoriale selon notre histoire et notre contexte de vie.

Ainsi certaines émotions vont être comme progressivement estampillées, tatouées d’un symbole négatif qui entraîne leur mise à l’ombre chaque fois qu’elles se présentent. De là toute une série d’événements naturels pour l’enfant risque d’être refoulés, comme la jalousie, la frustration, la colère, la haine, la honte… car elles ne sont suivies en général d’aucun accompagnement positif.

Imaginez un ballon intérieur qui se remplirait au fur et à mesure où, au lieu de trouver une voie de souffle et d’expression vers l’extérieur, les émotions s’accumuleraient en nous. Car c’est bien ainsi que ce construit notre part d’ombre, par accumulation cachée de tout ce qui n’aurait pas le droit d’aller vers la lumière, c’est-à-dire d’être exprimé au grand jour.

Un réservoir trop plein, un barrage prêt à craquer demande avec les années qui passent beaucoup d’énergie à contrôler, et cette énergie perdue à tenter de museler une partie de Soi-même peut être la cause d’un grand nombre d’effets secondaires, allant de symptômes corporels, en passant par des blocages de vie, jusqu’à la dépression.

Cela peut aller dans certains cas jusqu’à nous transformer en une cocotte-minute pouvant à chaque instant imploser à bas bruit (maladies diverses, burn out et/ou dépression…) ou exploser (déflagration de colère, de violence ou de larmes incontrôlées par exemple…)

Le travail thérapeutique ici, dans un cadre enfin non jugeant et non moralisateur, consiste à rétablir le contact et l’équilibre entre l’ombre et la lumière. Il s’agit de ne plus continuer à les traiter comme deux entités opposées, mais comme parfaitement liées l’une à l’autre. Anges déchus ou Ange de lumière deux devenirs d’une même source pure que sont les émotions de l’enfance avant qu’un jugement castrateur ne vienne se poser sur celles-ci.

 (à suivre… « Nos émotions entre ombres et lumières » Chapitre II)

A voir aussi… « entre le Sorcier et le Guérisseur, la Voie du Thérapeute »

 

A quoi sert l’Angoisse ? Chapitre I.

Gestion de la Peur, Apprivoiser notre Angoisse. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

L’Angoisse, Chap I.

De la même manière que la douleur nous avertit que quelque chose se passe dans notre corps, l’angoisse est là pour nous avertir que quelque chose se passe dans notre existence. Et comme la douleur, l’angoisse est d’autant plus grande que le problème est important, voir profondément enraciné dans l’existence de la personne.

Mais, de même qu’avec la douleur, nous avons plutôt tendance à vouloir la fuir ou la faire taire, d’autant que son intensité peut aller de la simple gêne à des sensations insupportables. Comme pour la dépression on va donc avoir tendance à « lutter contre » alors qu’il s’agit avant tout d’écouter. Mais souvent il s’agit de commencer à écouter quelque chose qui ne l’est pas depuis bien longtemps et dont la proportion a augmenté petit à petit, consciemment ou en silence, pour finir par ressortir tellement bruyamment qu’écouter semble paradoxal, voire impossible, et souvent complètement irrationnel.

Mais que veut dire écouter son angoisse ?

L’angoisse peut se voir comme un agglomérat d’informations émotionnelles qu’il va falloir réapprendre ou tout simplement apprendre à débroussailler, pour en clarifier les différents éléments pour pouvoir enfin mieux les intégrer. Il s’agit d’informations sensorielles et émotionnelles inconscientes accumulées dans l’enfance et l’adolescence où il n’a pas été possible à ce moment-là d’en faire quelque chose d’assimilable en conscience.

C’est un peu comme si vous avaliez trop vite un trop gros bol de nourriture qui vous resterait alors coincé dans la gorge ou dans le ventre car impossible à faire passer, à digérer, à métaboliser. C’est d’ailleurs souvent là, sur le passage du tube digestif, gorge, plexus solaire, poitrine, ventre, intestins, que l’on ressent les effets de l’angoisse.

Selon les uns ou les autres, il s’agit d’une boule dans la gorge ou dans le ventre, un étouffement au niveau de la poitrine ou du coeur, une pression ou un poids sur le plexus solaire, des sueurs soudaines ou les mains moites comme des mains qui se mettraient secrètement à pleurer ou à trembler. Et enfin le ventre, ou les peurs secrètes, peuvent avoir toute sorte d’effets secondaires indésirables.

Peurs, anxiétés, angoisses, attaques de panique, ici tout est lié avec des niveaux de puissance variés, jusqu’à la tête qui tourne, les vertiges, la perte de repères et enfin la perte de conscience qui serait le moyen ultime de disjoncter quand la pression émotionnelle consciente ou inconsciente devient trop forte.

Une fois que l’on accepte d’aller voir de plus près le contenu de ce « Glougi Boulga » douloureusement indigestible, la clarification progressive des différents fils de cette pelote d’angoisse aide considérablement à en réduire l’intensité. Individuellement les informations en question deviennent potentiellement bien plus faciles à digérer que lorsqu’elles sont ainsi réunies en masse informe et inidentifiable si ce n’est sous le nom générique d « angoisse ».

Bien sûr, comme pour apprendre à nager il ne suffit pas de se jeter à corps perdu au milieu du point le plus profond de la piscine, et s’il est bien plus intéressant d’apprendre à apprivoiser l’angoisse que chercher à lutter contre, il n’en est pas moins nécessaire de faire l’apprentissage de cette approche de manière progressive. Là encore un accompagnement sécurisé dans une relation de confiance est capital pour la bonne réussite de l’entreprise…

à suivre… « à quoi sert l’angoisse » Chapitre II

P.A.M