Le Couple et l’Enfant Intérieur…

Psychothérapie de couple Paris. 7 rue Pierre Haret, Paris 9, Thérapie de couple Paris. couple et enfant intérieur.
Cabinet de Psychothérapie Paris 9, Paris 8, Paris 17, Paris 18

Un des moments culminant de la vie en couple, c’est la dispute. Ceux qui sont ensembles depuis suffisamment longtemps connaissent bien cet incontournable de la vie à deux. Dans le meilleur des cas, la dispute permet une sorte de purge. On exprime ce que l’on à a dire, quelques émotions, des frustrations ou des peurs et l’argumentation autour de tout cela est plus ou moins énergique selon les personnalités en présence. Dans le meilleur des cas donc, la dispute sert de soupape de sécurité. Elle permet de poser à plat deux ou trois choses importantes pour l’un ou l’autre, et un fois ceci fait, le temps que l’énergie et la fierté de chacun retrouve un niveau plus raisonnable, une réconciliation (d’autant plus agréable que la dispute ne l’a pas été) vient immanquablement dans les heures ou jours qui suivent. Dans  cette situation finalement, la dispute est au couple ce que le sifflet est à la cocotte -minute, un avertisseur bruyant qui nous averti qu’il est temps de lâcher la pression…

Mais qu’en est-il quand la dispute ne passe pas? Qu’en est-il lorsque malgré de multiples répétitions du même scénario, malgré toutes les tentatives de conciliation, la dispute ne résout rien et au contraire ne fait à chaque fois qu’envenimer un peu plus la situation? C’est en générale ce moment là de l’impasse répétitive qui peut amener le couple à envisager le sacro-saint chiffon rouge de la relation amoureuse: « la séparation ».

Cette dispute là, ce conflit récurrent dans votre couple, ne peut absolument pas être résolu par la communication classique ni par la compréhension intelligente. Car c’est exactement l’endroit ou se rencontrent, de manière absolument non-rationnelle, les deux enfants intérieurs blessés des deux partenaires. Imaginez deux adultes se faisant face, bras tendus, avec à l’extrémité de ces bras une petite fille ou un petit garçon abandonné(e) ou impuissant(e) qui cri ou qui pleure, sidéré(e)s de frustration et de peine face à un sentiment croissant d’injustice. Et croyez moi sur parole, pour avoir écouté beaucoup de couples, et y compris le mien, les deux partenaires ressentent à pleine puissance ce sentiment d’injustice croissant qui lui est fait. Sous des formes et des modes d’expression différents, les deux partenaires vivent en fait intérieurement la même chose en même temps, même si vous êtes persuadés que dans le jeu des causes à effets, c’est l’autre qui a commencé.

Combien d’entre vous ont ressenti cet endroit comme un endroit de folie, aux injonctions paradoxales, dont on ressent consciemment ou pas qu’aucune résolutions n’est possible, qu’aucunes réponses ne pourra satisfaire les demandes inconscientes cachées derrière les arguments conscients qui sont échangés. L’impasse provient de ce que chacun de vous deux, demande désespérément à l’autre de le comprendre, et aucun des deux n’est en mesure de le faire dans ce moment particulier ou il est en contact avec ses propres blessures personnelles, son propre enfant intérieur. Chacun, bras tendu présente son enfant à l’autre, « regarde comme je souffre, comme c’est injuste ce que je subi, fais quelque chose, comprends moi, protège moi, aime moi comme je mérite de l’être ».

Si comme moi vous voyez désormais la scène dans votre imaginaire, vous percevez alors facilement la cacophonie qui en découle. et il est évident que dans une telle situation, quoiqu’il soit dit, plus personne n’est en mesure d’écouter ou d’entendre, quel que soit la valeur des arguments présentés. Bien sûr dans la vrai vie, comme on ne perçois pas clairement ces deux petits enfants entre soi et son partenaire, on a juste l’impression d’essayer de communiquer rationnellement entre adulte en échangeant des arguments, mais quelque chose cloche pourtant puisque rien de rationnel n’arrive à sortir de tout cela. Ce qui entre les deux adultes ne fait qu’augmenter le désastre de l’incompréhension, de la folie et du non-amour. Ici, les arguments se changent potentiellement en reproches, pics, et autres amabilités qui ne font que souligner les blessures et les souffrances qui s’y rattachent. C’est un cercle vicieux qui ne peut rien amener de bon si on ne s’en rend pas compte…

Le plus surprenant, si vous observez désormais cette image de ce couple d’incompris en train de se battre avec leur deux enfants au milieu et à bout de bras, c’est que chacun essaye en fait de ce refiler le bébé. Quand vous maintenez votre enfant intérieur ainsi à bout de bras en présentant vos blessures et vos souffrances à l’autre, vous êtes en même temps en train de faire ce pour quoi vous souffrez en fait le plus. Vous êtes en train de le repousser, de le rejeter vers l’autre tout en clamant combien vous vous ressentez rejeter par ce dernier. Vous êtes en train de dire inconsciemment à votre enfant intérieur, « je ne peux pas m’occuper moi même de tes blessures et de tes souffrances », « c’est à lui ou à elle de s’en occuper », « et tant qu’il ou elle ne fera pas ce qu’il faut, tant qu’il ou elle ne me comprendra pas ou ne comprendra pas l’injustice qu’il ou elle me fait, je n’en démordrai pas, je ne bougerai pas d’un pouce, j’ai suffisamment fait d’efforts, je ne m’occuperais pas de toi moi-même, car tout est de sa faute, c’est à lui ou elle de réparer ».

Quand je place la faute ou la responsabilité de ce que je vis ou de ce que je ressent sur la tête de l’autre, même si je suis persuadé(e) que je suis la victime et que j’ai toutes les preuves pour me justifier, alors les seul effet immédiat et continu est que je place involontairement mon enfant intérieur dans une position impossible où le réconfort ne viendra ni de mon partenaire ni de moi. Et le plus grave dans tout cela n’est pas que l’autre ne puisse rien y faire, ce qui est en fait absolument normal vu qu’il aurait déjà fort à faire en s’occupant d’abords en priorité de son propre enfant intérieur. Non le plus grave c’est que vous vous dédouaner de votre coté, de la seule responsabilité qui est la votre, s’occuper vous même de votre enfant intérieur. Car justement vous êtes la seule personne qui puisse réellement ressentir et comprendre ce qu’il traverse, personne d’autre ne peut le faire à votre place si vous ne faite pas vous-même d’abords le premier pas. Le premier pas vers vous-même…

Dans ce sens là, le couple retrouve sa vraie dignité première. Non pas celui de vous prendre en charge, ni celui de vous rendre heureux, et donc surtout pas celui d’effacer magiquement les malheurs de votre enfant intérieur. Bien au contraire, ces disputes répétitives auxquelles vous vous heurtez, sont la contribution sans concessions du couple pour vous aider à ouvrir enfin les yeux sur toutes ces blessures qui ne sont qu’en apparence créées par l’autre, mais qui en fait existaient en vous à l’état latent et que la relation à l’autre dans le couple vous permet de révéler. Si vous vous cognez la tête c’est uniquement jusqu’à ce que vous repreniez enfin la responsabilité de cet enfant intérieur plutôt que de répéter encore et encore avec lui, en tendant vos bras loin de vous même, l’abandon qu’il a ressenti déjà bien avant que vous soyez en couple.

Imaginez vous maintenant ce même couple, ensemble au coeur de la tempête, arrêtant de s’acharner l’un sur autre, repliant enfin leur bras vers eux-même, rapprochant alors naturellement leur enfant respectif vers Soi. Ici commence une toute autre aventure, celle de la prise de conscience et de respect de soi réintégré dans ce que le couple ne devrait jamais cesser d’être, un partage sans demandes, où deux êtres responsables marchent cote à cote avec leur propre enfant main dans la main.

La Dispute, le Couple et l’Enfant Intérieur… (En Vidéo cette fois)

P.A.M

A lire aussi « Comment faire avec son enfant intérieur? »

« Et si dans le couple chacun était responsable à 100 % »

Contes pour l’Enfant Intérieur. « Albert le Coléoptère »

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Conte pour l'Enfant Intérieur, Albert le Coléoptère.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Contes pour Enfant Intérieur

« Albert, le Coléoptère »

Albert n’est pas très fier, c’est un coléoptère. Héritier d’une histoire qu’il voudrait qu’on enterre, il est le fils de son père, ce dont il ne sait que faire. Albert a honte de lui, de ses origines, de sa terre, la couleur de sa peau, la forme de son front, lui font vivre un enfer. Cette terre qui lui colle jusqu’au bout de ses pattes laissent des traces dans son coeur et sa peau écarlate. Albert a connu la misère et la guerre, arraché d’un pays dont il ne se souvient guère. Pour éviter la prison et les fers, sa famille est venu chez nous, en Charter.

Albert a tout fait, tous les métiers pour pouvoir étudier, pour ne pas démériter et pouvoir s’intégrer. Il a fallu se battre, au propre comme au figuré, contre les avis et tous les préjugés. Comment se faire aimer, lui, le déraciné ? Comment se laisser vibrer quand on est désaccordé ?

Albert est alarmé, toujours en danger, jamais vraiment protégé, il trouve dans la loi, les règles et son métier, le chemin qui le guide et lui évite de sombrer. Son dieu, il lui vient d’ailleurs, sa spiritualité apprise par coeur, celle qui le maintient droit lorsque les autres le raillent, celle qui le garde en vie quand tout autour déraille.

Albert est un fantôme, une fleur sans arôme, un enfant sans caresse qui s’abrite et se stresse, fait bien son boulot, pas de vagues et très peu d’eau. Enfant il a fui, un soleil, un pays, et depuis tout petit déjà, dans la survie, il fait taire ses envies et se préserve meurtri, tout au fond de lui. Derrière le miroir gris où il s’abrite, il ne donne plus rien à voir et garde à l’intérieur, ses origines, son esprit, ses espoirs et ses cris.

Après une dépression, il a touché le fond, plus possible de lutter, ou de travailler. Il a dû s’arrêter et se blottir en lui, tout contre lui, enroulé comme un bébé, s’écouter dormir et respirer. Ce bébé, ce beau bébé, cet enfant silencieux d’abord, puis bruyant, criant, turbulent, et puis après quelque temps, souriant, enfin, vivant, de nouveau vivant.

De plus en plus clair il s’est vu, nu, sans fardeau, le poids d’un héritage dissous dans de l’eau, beaucoup d’eau. Une guerre sans attaches qui ne lui appartient pas, des armes qui fondent comme des sucres au gré de ses larmes qui se fâchent, et une histoire, des bagages qui, petit à petit, s’allègent et se lâchent. Alors ses gênes sans gênes, sans obligations, désormais s’expriment, sans devoirs ni programmes, comme un musicien inventant ses gammes, libre d’improviser hors du cadre et de toute son âme.

Albert le Coléoptère ne peut plus se taire, à sa grande surprise il a découvert en lui une nouvelle terre. Un nouveau point d’appui, où il a repris le goût aux fruits de son pays, redécouvert les sons, la musique et l’écrit. Sa langue se délie, ses paroles s’envolent et son coeur rigole. Des racines dans les pieds et des ailes dans les yeux, Albert nous parle de Dieu. Celui des êtres libres et heureux. Il est devenu professeur et de la paume de ses mots transmet aux plus jeunes son histoire, ses blessures et ses baumes, ses théories les plus folles, sur la Vie, le Divin et les Hommes…

P.A.M

à lire aussi… « Gaspard le Hérisson »

Contes pour l’Enfant Intérieur « Gaspard le Hérisson ».

Ecouter l'Enfant intérieur. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Parlez à votre Enfance et votre Enfant Intérieur par le Conte et la Métaphore.

Gaspard, le Hérisson.

Gaspard le Hérisson a un drôle de souci, il dit toujours non, il ne sait pas dire oui. Tous ceux qui l’approchent avalent des pissenlits, ils prennent des pics, jamais de merci. Gaspard n’est pas bavard, il préserve sa vie, ne veut pas faire d’erreur et ne veut pas d’ennui. Se tromper est un tort qu’il ne veut regretter, faire confiance est un luxe qu’il ne peut pas s’acheter. Il a déjà été blessé, et jamais non jamais il n’a recommencé.

Gaspard a peu d’amis, et pas de relations, il ne veut pas s’engager pour faire comme tous ces autres qui un jour s’enfuient et vont l’abandonner. Il avance dans la vie toujours à reculons, se méfiant des attentes et des contre-façons. Sans aucunes projections, il guette les réactions, de dépendre des autres il n’en est pas question. Gaspard le hérisson est rempli de soupçons, il est amer et connaît la chanson, qui dans la nuit le cueille et lui donne des frissons. Son corps est endurci de l’absence de caresses, son coeur est tout meurtri de l’absence de tendresse. Il ne peut rien offrir, il ne peut rien donner, il ne sait plus recevoir alors il encaisse… en silence comme lorsqu’il était petit…

Gaspard est avare, il cache en lui tout ce qu’il a de meilleur, tout ce qui lui fait peur. Jamais il ne parle vraiment, de tous ses pleurs en lui, ses besoins et ses cris, et toutes ses richesses aussi. Il porte dans son coeur une épine, un poison, que seul pourrait comprendre un autre hérisson. Mais personne ne l’approche, ces pointes et ses reproches ont déjà mis en broche ses amours et ses proches. Le voilà seul encore, il avait bien raison, l’amitié et le couple n’ont qu’un seul horizon, la fin est toujours proche, d’une dernière oraison. Enfant, il a connu le conflit et la séparation, des souvenirs effrayants chargés d’émotions qu’il ordonne en dedans, comme seul le fait un Tyran. Tout en lui est classé, trié, rangé, catalogué, il ne peut prendre le risque que quelque chose lui échappe, que quelque chose de nouveau ne le frappe.

Gaspard est sous la chope d’un petit dictateur, qui dirige ses désirs, ses envies et ses peurs. On lui a appris petit que tout est interdit, que Dieu est colérique et que la Loi punit. C’est forcément sa faute, tout le monde en convient, il doit vivre sa peine, ailleurs, ou très très loin. Mais Gaspard n’est plus d’accord. Au cours d’une thérapie, il choisit d’affronter toute sa tyrannie. Il plonge au fond de lui et découvre en son sein, en traversant sa peur, une étonnante surprise, un drôle de petit bambin. Un petit dictateur qui vit dans une prison, avec un casqu’à fleur et des épines en carton, un costume dérisoire, un pantalon trop long. Un petit hérisson qui s’étouffe et gémit, un tendre polisson hagard et démuni. C’est un enfant qui attend, de se voir enfin dans le miroir, comme il est, et non comme il devrait. Comme il joue, comme il danse, comme il chante, et non quelle est sa note, sa médaille ou sa rente. Gaspard décide qu’il est temps de rendre à ce tyran sa liberté d’enfant, et chaque jour il s’en rapproche, de plus en plus longuement.

Depuis peu Gaspard sort de son cafard, il découvre en lui le fripon qui joue, court et s’échappe, qui saute balourd écarlate, en criant des chansons, des jurons et s’éclate. La lumière fredonne et son coeur s’époumone, ses émotions vibrent, sa création résonne, il est temps de vivre et que son coeur chantonne. Il ouvre un oeil nouveau sur tout ce qui fait jour, et s’étonne du retour de l’amour qui l’entoure. Au hasard de rencontres plus heureuses, Gaspard se laisse enfin toucher par une vie plus joyeuse, il ouvre chaleureux la porte de son histoire, et c’est sans peurs et sans doutes qu’il peut alors y voir, en retrouvant sa route maintenant qu’il écoute et qu’il peut enfin croire.

P.A.M

(à lire… « Léon le Lion », Conte pour Enfant Intérieur)

Fear, what's the point?

Tame his fear. Psychotherapy practice. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Psychotherapy practice. At the crossroads of Paris 8, Paris 9, Paris 17 and Paris 18.

Video Mr Ramesh talks to us!

What if we tame this natural phenomenon that is Fear?

Like all human emotions, fear accompanies us throughout our lives. Violent and explosive in its extremes, it can be panic or paralyzing, even phobic. And yet it was above all a little-known ally, pushed into extreme limits for lack of listening and attention.

Just as pain at the tip of a finger informs you of a cut that should be paid attention to in order to give it proper care, fear also informs us in its own way and attracts our attention in an unpleasant but also particularly effective way. No one likes pain, but what would we be without it and without the warnings it provides? It's exactly the same for fear.

When it comes to warning us of a real danger endangering the integrity of our person, such as crossing a highway on foot, or confronting a wild animal, the vital information that fear brings us is obvious. But when it comes to a psychological situation linked to human-to-human relationships, it is no longer necessarily a real objective danger. In fact, in many cases, where the danger is no longer "objective", these are fears that signal us gateways to potential experiences that can, most of the time, lead to possible existential changes. The greater the fear, the more it is an existential evolution of substance, and therefore a necessary passage to important stages of our lives.

Listening and attention are essential here to finally regain the time to tame our fears and no longer control or make them walk in step, lest they take control of ourselves in return …

It's a little video, it's funny, it's just and it's about Fear!

Mr Ramesh

 

Qu’est ce que l’Enfant Intérieur. Chapitre IV, l’Enfant et le Soi!

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
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L’Enfant Intérieur. Chap IV

Quand l’enfant est face à un contexte de vie qui n’a pas la maturité nécessaire pour l’accompagner dans la réalisation de son Être profond, il met en place inconsciemment les stratégies les plus adéquates pour continuer quand même à évoluer dans ce milieu dont l’immaturité rencontre la sienne. Pour préciser, le « milieu », c’est l’accompagnement parental, social, culturel et (religieux ou laïc), fonction aussi du lieu, pays, de la région du monde et de l’époque où il advient sur terre…). L’Être profond qui cherche à se réaliser le mieux possible, c’est le Soi et non pas le Moi qui n’est qu’un outil d’adaptation nécessaire mais non suffisant (souvent il le devient, « suffisant », et se prend pour le nombril du monde, ce qui est à l’origine de tous ses problèmes, et donc aussi de ceux du Monde…).

Donc le Moi n’est pas une fin en Soi, si j’ose dire, mais un outils important qui doit se remettre au service du Soi. Quand le Soi de l’enfant s’aperçoit que l’immaturité de son Moi en constitution rencontre l’immaturité du Moi de son environnement, il n’a plus qu’à faire contre mauvaise fortune bon coeur et à se mettre entre parenthèses en aidant comme il le peut son Moi et toute la personnalité qui en découle, à se développer du mieux qu’il le peut compte tenu du contexte. L’idée sous-jacente étant qu’un jour le Moi devenu plus adulte, c’est-à-dire devenu plus mature (et je ne parle pas simplement de conduire une voiture, de voter, ou de payer ses impôts…), sera enfin en mesure de prendre plus pleinement conscience de la présence du Soi, de cet Enfant Intérieur, et de commencer à assumer même maladroitement l’accompagnement dont il a réellement besoin. Tous les symptômes proviennent de cet écart entre la maturité du Moi et les besoins plus profonds du Soi. Connecter consciemment, assumer consciemment son immaturité et sa volonté de grandir, est le vrai grand pas de la maturité et de l’acceptation de Soi. Il en découle automatiquement une diminution des symptômes qui sont tous issus de cet écart existentiel profond avec Soi-même (le Soi m’aime).

L’enfant qui se « parentalise » par exemple me semble être une stratégie parmi d’autres qui implique une suradaptation à l’immaturité ambiante. Ici le décalage est d’autant plus flagrant entre l’adulte hyper adapté et le petit enfant intérieur toujours en attente de l’accompagnement réel dont il a besoin. L’hypermaturité qui n’est en fait qu’une hyperadaptation de l’enfant parentalisé ne se met pas au service de son enfant intérieur qui reste en attente (garder son âme d’enfant), mais souvent plutôt au service des enfants des autres, à commencer par les enfants intérieurs de ses parents déficients. La vrai maturité vient lorsqu’il commence enfin d’abord par s’occuper de lui-même avant de s’occuper des autres. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne doit plus aider son prochain, simplement il va pouvoir le faire d’une manière plus saine, moins énergivore et beaucoup moins au détriment de lui-même (le Soi-m’aime), de sa propre santé, de ses propres besoins…

Remarquez que dans mes propos il n’est plus question de fautes, ou d’irresponsabilités parentale, ni d’enfoncer le clou de la souffrance de n’avoir pas eu, d’avoir manqué de, d’espérer dans une déception continuelle, ou de se martyriser d’avoir « perdu tout ce temps »… mais de revaloriser au contraire ces « stratégies » pertinentes, intelligentes, géniales et belles qui nous ont permis d’assurer la protection de « notre Âme d’enfant », de permettre ce repli sur Soi, le temps nécessaire pour que ce soit de nouveau le moment pour s’épanouir grâce à un accompagnement intime qui soit enfin disponible à une véritable écoute de Soi, la nôtre et avant tout la nôtre…

 (à relire… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur? » Chapitre I)

Contes pour l’Enfant Intérieur. Polo Aime l’Eau !

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. "Polo aime l'eau", Conte pour l'Enfant Intérieur.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Polo est un manchot, il vit dans le Grand Pôle. Au cœur de l’hiver dans le fond de son âme, il se tient bien au chaud, avec pour seul compagnon son imagination. Polo est un rêveur, il vit au fil de l’eau. Sa tête est pleine d’idées, de refrains et de mots. À la source de ses rêves, quand il s’en va baigner, la chaleur sur sa peau lui fait tout oublier, ses ennuis et ses difficultés.

Polo aime l’eau, ce qu’il n’aime pas c’est la neige, le froid et les marches forcées. Sur terre, on rigole on bouscule et on crie, les vivas, les bravos, ça n’est jamais pour lui. Il se sent maladroit, bancal, de travers. Il n’est pas à sa place, il ne sait pas quoi faire.

Mais dans l’eau au fond de son cerveau, il est le plus rapide, le plus fort, le plus beau. Dans le lit de la mer, il est comme un joyau. Il peut se voir grandir dans le cercle des mots, en se balançant dans le berceau des flots. Dans ce ventre caché, loin des futilités, il cueille avec plaisir toutes les fleurs du temps pour s’en faire un bouquet qu’il offre à ses souvenirs.

Dans son cœur, dans sa tête, Polo est un poète. Il a l’air d’un marin, quant il met sa jaquette. Il rêve d’aventure et de pays lointains, en compagnie des vents et tous les goélands. Sur les plus gros bateaux qui vont en Amérique, il s’en va conquérir l’Asie et toute l’Afrique. Il fait mordre la poussière à ceux qui cherchent la guerre. Il est l’ultime héros, le seul, le vrai, l’unique. Dans le territoire des morts, il provoque les plus forts. À la pointe de ses rimes, il leur tord la tête, en fait des cacahuètes. Devant sa volonté tous n’ont plus qu’à plier, le ciel et l’univers n’ont plus qu’à se taire.

Il tutoie le dieu des mers qui le tient en haute estime. Marine est sa fille qu’il a séduite sans peine quand avec ses chansons il lui a dit « je t’aime ». Requins et marsouins s’écartent de son chemin, chez les pingouins du Sud on l’appelle « le Saint ». Polo a rencontré Sushi, le plus grand sage du monde, lors d’un de ses voyages. Ils se sont beaucoup écrit, ils se sont bien compris, ils sont devenus amis…

Mais Ici, dans la colonie, il ne sait pas pourquoi, personne ne le croit. À chacun de ses propos, on le traite de rigolo… « Rigolo Premier, Roi des Manchots ! », voilà le sobriquet qu’il s’est vu attitré. Pauvre Polo, pauvre manchot, si seulement il pouvait, dans sa tête et son cœur, les faire tous voyager. Alors ils verraient, alors ils sauraient… tous ses trésors cachés, tout cet amour masqué. Derrière l’image de ce grand maladroit, derrière ce nez pas très droit. Derrière ce ventre un peu dodu, et cette démarche un peu tordue. Sous ses petits bras un cœur bas… Un cœur de Vainqueur, un cœur de Seigneur, que quelques malheurs ont bloqué dans la peur. Polo n’a pas confiance, on n’lui a pas appris, il s’est élevé tout seul, sans un Grand, sans appui. Il s’est donc inventé une autre destinée en attendant qu’un jour on vienne le chercher.

Polo aime l’eau, mais ne sait pas nager. Il a peur de couler et ne peut qu’imaginer. Y faudrait pas grand-chose, arrêter d’l’ignorer, arrêter d’rigoler, et puis l’accompagner… Y faudrait pas grand chose, qu’il arrête de s’mentir, qu’il ose enfin sortir et qu’il y prenne plaisir, plutôt que de s’enfuir.

Polo n’est pas idiot, à bien y réfléchir, quelle que soit son histoire, il découvre depuis peu qu’il lui suffit d’y croire. Quelque part sans le savoir, il s’est déjà offert le plus beau des miroirs. Tous autour de lui, ils le savaient déjà, il pouvait être drôle et Roi, tout à la fois. Il n’a plus qu’à choisir et puis pour commencer s’il ne sait pas parler… se mettre à écrire.

Depuis qu’il sait tout cela, Polo est devenu très beau, il s’est même vu grandir, toujours au fil de l’eau. De très nombreuses oreilles aiment ce qu’il a à dire, il commence à plaire et devient même populaire. Plusieurs de ses voisines, veulent être sa copine, mais dans ses yeux, il y a Pola, quand elle est là, Polo, il a plus froid….

(à lire… « Gaspard le Hérisson », Contes pour l’Enfant intérieur)

Contes pour l’Enfant Intérieur. Sushi le poisson rouge d’Albanie !

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Contes pour Enfant Intérieur.
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Sur le bord d’une fenêtre, Sushi le poisson rouge se tortille dans son bocal rond. Il est loin de chez lui, loin de sa maison en Albanie. De là-bas il a fui, loin des affronts et des ennuis, de ses amis aussi et de son ancienne vie. Il tourne en rond et se souvient de son copain Gaston le thon. Sacré blagueur, sacré bagarreur, Gaston de son cœur.

Sur un même cargo pêché du matin ils s’étaient rencontrés. D’avant cela notre Albanais n’a aucun souvenir. Dès le début, alors petit esturgeon, il avait trouvé protection sous la nageoire du gros poisson qui lui évitait les bastons, les coups de bâton. Dans les mêmes filets ils avaient ainsi traversé la Baltique. De là après un grand plongeon et une escapade rocambolesque, ils s’étaient réfugiés dans un cabaret miteux du port de Zagreb. Gaston y avait ses affaires, mais rien n’est gratuit, et pour survivre Sushi avait travaillé aux cuisines. Nourrir tous ces marins affamés n’avait pas été une mince affaire, il fallait donner de soi. Sur le registre du port, Gaston s’était fait passer pour un membre de  la  famille de Sushi, son Thonthon. Chaque jour pourtant il grandissait, ses formes rouges apparaissaient, le subterfuge disparaissait. Une sardine à l’huile de la police secrète lui fit des misères, une sale affaire. Sushi dut partir pour ne pas mouiller Gaston.

Le voilà de nouveau sur la route. Sur le chemin il croise Vanille une anguille, à peine plus âgée, il tombe amoureux, ils veulent vivre à deux. Son corps souple et interminable le rend fou, pour elle il donnerait tout. Alors il se perd, il veut la combler, elle l’aime mais elle ne sait pas l’arrêter. Pour qu’elle ne manque de rien, il se vend, par petit bout et n’est bientôt plus qu’une ombre rouge sans limites, un trou d’amour qui se vide. Vanille n’en peut plus, elle ne peut pas l’aider, elle doit le quitter, elle doit se sauver. Sushi doit faire seul le chemin pour se trouver. Sushi veut mourir, il ne sait pas où aller, vers qui se tourner ? Dans la Baltique il veut se noyer, mais les sardines veulent l’en empêcher. Elles disent que ce sont elles qui dirigent le port et que ce sont elles qui décident qui doit vivre ou mourir. Alors Sushi s’échappe encore une fois, il se jette à l’eau.

À quelques miles de là il est repêché par Toto le bigorneau, Sushi est inconscient. Toto est âgé, mais Sushi l’apprécie, il vit dans un rocher. Toto parle peu et ne pose pas de question, alors c’est tout seul qu’il finit par se les poser, tout seul à l’abri du rocher. Qui est-il ? D’où vient-il ? Toto a des enfants et des petits-enfants, et dans sa tête Sushi se souvient cet entêtant refrain que lui chantait quelqu’un… sa maman p’tèt ben ? Et son nom d’où est ce qu’il lui vient ? Toto n’a pas les réponses. Dans cette grande famille, quand tout le monde est là, grands-parents, parents, petits-enfants, Sushi se sent bien et mal à la fois. Alors Sushi fait des bêtises, il ne veut pas qu’on l’aime comme ça, sans savoir pourquoi, après quelques mois il s’en va, sans rien expliquer.

Aujourd’hui, Sushi n’est plus un enfant, après bien des errances il est indépendant et gagne sa vie comme poisson d’appartement. Il tourne en rond dans son bocal et se souvient, si jeune il à déjà tant vécu, Gaston le thon, Vanille l’anguille, Toto le bigorneau, et quelques autres encore. Ici rien n’est plus comme avant, il se sent seul abandonné et pourtant. De sa fenêtre il entend des rires, des chants et d’autres gens. Alors il comprend qu’il est temps, ses souvenirs sont présents, ils resteront toujours vivants, mais c’est ici et maintenant qu’il doit aller de l’avant.

Depuis quelque temps, Sushi est content. Tous les soir au « Bar de la Marre » il va retrouver, Emile le hareng, Jacquot le poulpe, Isis la méduse et Elias le homard, ils se racontent leurs petites histoires et leurs grands espoirs. Et puis il y a Jeannette la fille du patron. Comme lui c’est un poisson, elle est jolie elle vient du japon, elle a des réponses pour ses questions…

(à lire… « Polo le Manchot », Contes pour l’Enfant Intérieur)

Contes pour l’Enfant Intérieur. Léon le Lion!

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. "Léon le Lion", Conte pour l'Enfant Intérieur.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18

Léon est en colère, et ça va coûter cher. On m’a volé ! On m’a trahi ! Qui m’a fait ça ? Qui a osé ? Il beugle, il crie, il s’époumone. Il roule des yeux, il cherche à droite, il cherche à gauche, il trépigne sur place et veut le face à face. Il ne veut rien entendre, on doit lui faire justice, on lui doit satisfaction, des excuses et des explications. C’est inadmissible, inacceptable, quelqu’un doit payer et la note sera salée.

Léon est en colère et il en est fier, devant ses cris et ses pleurs tout le monde s’enfuit, tout le monde a peur. Léon va frapper si personne ne l’écoute, ses plaintes sont fondées, il refuse qu’on en doute. Au moindre retard, il est en pétard car ils sont tous de mèche, il va tout faire sauter, si personne ne l’empêche.

Léon est en colère et ça fait déjà longtemps, mais plus il grandit et moins on l’entend. Léon est en colère mais ce n’est qu’un enfant qui devient de plus en plus méchant. Autour de lui, c’est le désert il aimerait bien quelqu’un, quelqu’un qui le tempère. Dans ses rêves il est le roi, sans foi, ni loi, il ne tolère aucune absence. C’est dans l’obéissance qu’on lui doit le respect. Mais dans son berceau, entre ses barreaux, Léon n’est qu’un lionceau et c’est dans l’impuissance qu’il guette une réaction. Léon se voit beau, Léon se voit grand, pourtant il est amer le cœur en bandoulière. Il aurait pu devenir prêtre, dans un monastère, mais Léon est en guerre, il sera militaire. Armé de but en blanc rien ne pourra le faire taire, le plus grand des guerriers jamais connu sur Terre. Il ne souffrira pas, il n’aura jamais peur…

… mais pour l’instant il pleure, pourquoi ? Il ne sait pas.

Léon est en colère car il attend sa mère; Léon est sans repères, il a perdu son père. Ils ne reviendront pas et il ne comprend pas. Dans ses cris, sa fureur et ses mauvaises façons se tapit à tâton toujours la même question. La réponse est en lui et il ne la voit pas. Un petit qui se voit grand ou un grand qui s’oublit petit, quel que soit son présent Léon reste un enfant. C’est un petit garçon qui doit apprendre à faire avec les vraies raisons de l’insatisfaction. Car avant d’être le roi, avant de devenir père il doit apprendre à vivre une terrible leçon, avec ou sans sa mère, avec ou sans son père, Grandir est une Loi qui vaut même pour un Lion.

 (à lire… « Sushi le Poisson Rouge », Contes pour l’Enfant Intérieur)

Comment écouter son Enfant Intérieur ? Chapitre III.

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au Carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

L’enfant Intérieur, Chap III.

Écouter son enfant intérieur, c’est forcément aussi, dans un premier temps, écouter toutes ses souffrances, ses difficultés, sa solitude, sa tristesse, sa honte, sa culpabilité, sa colère, sa haine (etc.) avant de pouvoir retrouver sa joie de vivre, sa créativité et son amour. En situation de crise ou de mise à nu de nos blessures intimes, l’on peut ressentir très vivement ces émotions sans pouvoir identifier leur origine, en les attribuant du coup soit à la malveillance de quelqu’un d’extérieur comme l’autre membre du couple, ou en battant en retraite devant l’apparente irrationalité du moment. Surtout lorsque l’on perçoit que notre réaction émotionnelle est disproportionnée par rapport à l’événement réel qui est censé l’avoir déclenché, ou pire si l’on ne perçoit aucun déclencheur d’un soudain accès émotionnel qui nous envahit sans crier gare et qui revient régulièrement frapper à la porte….

Quelle que soit la configuration, il s’agit souvent de votre enfant intérieur qui se manifeste pour être entendu par vous et non par l’autre. Votre enfant ne souffre pas de ce que l’autre ne l’écoute pas ou ne lui prête pas attention, il souffre de ce que vous ne lui prêtez pas attention, que vous faites même comme s’il n’existait pas ou que vous essayez de vous débarrasser de lui dans les bras d’un autre qui ne sait absolument pas non plus quoi en faire. Forcément l’autre en question est souvent lui même en difficultés avec les souffrances de son propre enfant intérieur. Alors imaginez le quiproquo et le brouhaha de discommunication quand les deux membres d’un même couple sont préoccupés en même temps à se refiler leur bébé intérieur.

Tant que vous ne comprenez pas à qui vous avez affaire à l’intérieur, vous subissez la situation, si vous accepter d’entamer le dialogue avec cette part de vous-même, alors commence la prise de responsabilité des émotions les plus difficiles de votre enfant intérieur. Et c’est la violence même de certaines de ces émotions qui explique pourquoi, inconsciemment, il peut être si difficile d’entamer ce dialogue.

Il est donc rare de pouvoir d’emblée dire « je t’aime » à cet enfant, de le prendre dans ses bras ou de lui donner une quelconque marque d’affection. Cela viendra plus tard, mais les premiers contacts sont quelquefois plus brutaux que cela. Ainsi par exemple, je me souviens d’un monsieur habitué à ne compter que sur lui-même dans sa vie, je lui demande d’imaginer une scène où le petit enfant qu’il a été pleure devant son jouet cassé et de voir ce qu’il aurait envie de faire ou de lui dire, le contact est immédiat, aussi violent que sincère, « DÉMERDE-TOI ! »

Ce genre de contact a pour mérite de rendre immédiatement conscient l’état réel de la communication de soi avec soi-même. Le monsieur en question était sidéré de sa propre réponse, mais cela a eu pour mérite de mettre honnêtement les choses à plat et de savoir à partir de quelle base réelle il partait dans sa relation avec son enfant intérieur. Il aurait été illusoire de plaquer une autre réponse comme celle que l’on aimerait donner (je t’aime, je vais t’aider…), ou celle que l’on imagine que l’on devrait donner.

Apprivoiser son enfant intérieur et les émotions refoulées qu’il manifeste pour nous nécessite d’être sincère quelles que soient la difficulté ou la violence de ce qu’il y a dans cette relation. Vous ne lui ferrez pas plus mal en conscientisant les choses à voix haute, qu’en continuant à les lui dire (c’est-à-dire vous les dire à vous-même…) de toute façon silencieusement et inconsciemment.

Pour entamer ce dialogue dont je vous parle, prendre conscience de sa connexion avec son enfant intérieur est la seule chose qui compte vraiment. La connexion est toujours là, en permanence, de manière invisible jusqu’à ce que cette prise de conscience la rende visible, même pour un cours moment. Une fois qu’elle a eu lieu une première fois, c’est une expérience qui peut se répéter et permettre à chaque fois d’approfondir le lien. Les symptômes qui découlent de la négation de ce lien s’améliorent automatiquement au fur et à mesure que la conscience du lien se construit et s’étoffe.

 (à suivre… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur? » Chapitre IV)

Comment faire avec son Enfant Intérieur ? Chapitre II.

Cabinet de Psychothérapie, 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au Carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

L’Enfant Intérieur, Chap II.

Beaucoup de personnes pensent que ce contact avec l’enfant intérieur implique d’emblée de pouvoir lui témoigner de l’affection et de l’amour. Quand ils essayent, soit ils plaquent des réponses aimantes qui sonnent alors creux, soit ils perçoivent clairement qu’ils n’y arrivent pas. Ils en déduisent que le processus est un échec et restent avec ce sentiment d’impasse et d’impossibilité de connecter avec eux-mêmes. Et même s’ils ressentent bien l’existence de cet enfant intérieur, ils restent bloqué(e)s avec cette idée qu’il ne savent pas quoi en faire.

Alors qu’en fait, « savoir quoi faire » avec son enfant intérieur n’est pas primordial dans un premier temps. La plupart du temps, si nous ne sommes pas à l’écoute initialement, c’est justement parce que nous ne savons pas quoi en faire. Il est donc tout à fait normal de commencer par ce sentiment lorsque l’on reprend le contact. C’est donc souvent la première chose avec laquelle il faut entrer en connexion et l’accepter en explorant plus avant ce que cela nous fait, d’être ainsi impuissant et peut-être vulnérable.

Comme cet enfant est aussi nous-même on peut alors tenter de percevoir ce que cela lui fait à lui, de nous voir ainsi impuissant. En fait c’est un sentiment que l’enfant connaît bien puisqu’il l’a souvent exploré avec les adultes, comme avec ses parents par exemple. Dans la plupart des cas, même avec des parents aimants qui ont fait du mieux qu’ils pouvaient, s’il y a symptôme, c’est que quelque chose a manqué dans l’écoute et l’accompagnement de certains besoins émotionnels et existentiels profonds de l’enfant. Donc, en résumé, nous ne savons pas « quoi en faire » car nous n’avons pas eu l’accompagnement nécessaire pour nous apprendre.

Souvent l’on comprend que l’on a manqué de quelque chose et l’on reste bloqué à cette étape, dans le reproche et la déception : « Je n’ai pas eu ceci ou cela, on ne m’a pas donné, compris, accompagné etc. », ou face à notre compagnon avec lequel se rejouent tout ces vieux scénarios : « Tu ne me comprends pas, tu ne me donnes pas ce dont j’ai besoin, tu ne m’aimes pas, etc. ». Connecter avec son enfant intérieur c’est alors aussi, une manière de sortir de ces reproches qui nous enferment, de cette attente sans cesse déçue car tournée vers l’extérieur qui nous place dans une boucle sans fin, et sortir alors de la victimisation qui en résulte.

Car tenter le lien avec son enfant intérieur, c’est alors reprendre la responsabilité de cet accompagnement qui nous a fait défaut. Et comme l’on ne peut pas savoir ce que l’on n’a pas appris il va falloir partir de là et commencer à innover, inventer, même si cela veut dire assumer d’abord un moment d’inertie et de tétanisation. Nous devenons alors exactement à ce moment là l’adulte qui peut écouter et ressentir pleinement le besoin de cet enfant que nous avons été, et qui a attendu tout ce temps pour nous rencontrer. Non pas forcément avec la solution clé en main, mais avec la capacité de reconnaître son impuissance, tout en montrant sa volonté d’essayer, de chercher et potentiellement capable d’inventer une solution unique et sur mesure. Car pouvoir faire face à cet enfant que nous avons été et lui dire  » je suis tétanisé, j’ai peur, je ne sais pas comment faire, j’aimerais essayer et peut-être trouver petit à petit comment faire… » CELA CHANGE TOUT !

En effet, la plupart du temps, face à cette impuissance non dite, non assumée chez l’adulte, nous avons intégré, plus ou moins inconsciemment quand nous étions enfant l’idée d’un rejet et d’une dévalorisation de tout ou d’une partie de nous-même. Car nous ne pouvions pas, à l’époque, l’interpréter plus simplement comme une incapacité de notre environnement à accompagner nos besoins spécifiques. Cela est devenu dans le langage inconscient de l’enfant : « Mon émotion, ce que je pense, ma question, mon intérêt, mon besoin, ce que je suis ou une partie de ce que je suis, ne mérite pas de réponse, de reconnaissance ou d’accompagnement, cela n’a donc probablement pas de valeur et n’est pas aimable, voir franchement détestable, nul et non avenu… »

Alors imaginez l’effet pour un enfant si au lieu de se retrouver face au silence, à l’absence, au tabou, au reproche ou à l’interdit de l’adulte, il trouvait face à lui quelqu’un qui lui dise : « Je ne sais pas comment faire mais je vais essayer et ensemble peut-être allons-nous trouver une solution… ». VOUS POUVEZ ÊTRE CET ADULTE ! L’enfant par cette seule réponse (il faut qu’elle soit faite dans la sincérité du coeur…) comprend en même temps qu’il n’est pas seul face à l’émotion, la question ou la situation qu’il vit, et surtout que si on ne lui répondait pas ou mal, ce n’est pas parce que son émotion, sa question ou son vécu ne sont pas aimables, mais parce que l’adulte en face ne sait pas « quoi en faire » et que cela le met dans une situation d’impuissance qu’il a du mal à gérer. Communément, un adulte mis dans cette situation à tendance à fuir, éluder, ou attaquer par le reproche et la culpabilisation voire pire selon la répétition éventuelle de sa propre enfance mal digérée…

Au moment même ou vous faites face honnêtement à cette impuissance en vous adressant consciemment à votre enfant intérieur et en acceptant qu’il va peut-être falloir du temps, vous faites cesser tout cela et vous ouvrez la porte à l’écriture et à l’invention d’une histoire toute nouvelle pour cet enfant et donc pour vous-même.

La suite, sur cette nouvelle base, est affaire de temps et d’écoute progressive…

(à suivre… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur? » Chapitre III)