Comment écouter son Enfant Intérieur ? Chapitre III.

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L’enfant Intérieur, Chap III.

Écouter son enfant intérieur, c’est forcément aussi, dans un premier temps, écouter toutes ses souffrances, ses difficultés, sa solitude, sa tristesse, sa honte, sa culpabilité, sa colère, sa haine (etc.) avant de pouvoir retrouver sa joie de vivre, sa créativité et son amour. En situation de crise ou de mise à nu de nos blessures intimes, l’on peut ressentir très vivement ces émotions sans pouvoir identifier leur origine, en les attribuant du coup soit à la malveillance de quelqu’un d’extérieur comme l’autre membre du couple, ou en battant en retraite devant l’apparente irrationalité du moment. Surtout lorsque l’on perçoit que notre réaction émotionnelle est disproportionnée par rapport à l’événement réel qui est censé l’avoir déclenché, ou pire si l’on ne perçoit aucun déclencheur d’un soudain accès émotionnel qui nous envahit sans crier gare et qui revient régulièrement frapper à la porte….

Quelle que soit la configuration, il s’agit souvent de votre enfant intérieur qui se manifeste pour être entendu par vous et non par l’autre. Votre enfant ne souffre pas de ce que l’autre ne l’écoute pas ou ne lui prête pas attention, il souffre de ce que vous ne lui prêtez pas attention, que vous faites même comme s’il n’existait pas ou que vous essayez de vous débarrasser de lui dans les bras d’un autre qui ne sait absolument pas non plus quoi en faire. Forcément l’autre en question est souvent lui même en difficultés avec les souffrances de son propre enfant intérieur. Alors imaginez le quiproquo et le brouhaha de discommunication quand les deux membres d’un même couple sont préoccupés en même temps à se refiler leur bébé intérieur.

Tant que vous ne comprenez pas à qui vous avez affaire à l’intérieur, vous subissez la situation, si vous accepter d’entamer le dialogue avec cette part de vous-même, alors commence la prise de responsabilité des émotions les plus difficiles de votre enfant intérieur. Et c’est la violence même de certaines de ces émotions qui explique pourquoi, inconsciemment, il peut être si difficile d’entamer ce dialogue.

Il est donc rare de pouvoir d’emblée dire « je t’aime » à cet enfant, de le prendre dans ses bras ou de lui donner une quelconque marque d’affection. Cela viendra plus tard, mais les premiers contacts sont quelquefois plus brutaux que cela. Ainsi par exemple, je me souviens d’un monsieur habitué à ne compter que sur lui-même dans sa vie, je lui demande d’imaginer une scène où le petit enfant qu’il a été pleure devant son jouet cassé et de voir ce qu’il aurait envie de faire ou de lui dire, le contact est immédiat, aussi violent que sincère, « DÉMERDE-TOI ! »

Ce genre de contact a pour mérite de rendre immédiatement conscient l’état réel de la communication de soi avec soi-même. Le monsieur en question était sidéré de sa propre réponse, mais cela a eu pour mérite de mettre honnêtement les choses à plat et de savoir à partir de quelle base réelle il partait dans sa relation avec son enfant intérieur. Il aurait été illusoire de plaquer une autre réponse comme celle que l’on aimerait donner (je t’aime, je vais t’aider…), ou celle que l’on imagine que l’on devrait donner.

Apprivoiser son enfant intérieur et les émotions refoulées qu’il manifeste pour nous nécessite d’être sincère quelles que soient la difficulté ou la violence de ce qu’il y a dans cette relation. Vous ne lui ferrez pas plus mal en conscientisant les choses à voix haute, qu’en continuant à les lui dire (c’est-à-dire vous les dire à vous-même…) de toute façon silencieusement et inconsciemment.

Pour entamer ce dialogue dont je vous parle, prendre conscience de sa connexion avec son enfant intérieur est la seule chose qui compte vraiment. La connexion est toujours là, en permanence, de manière invisible jusqu’à ce que cette prise de conscience la rende visible, même pour un cours moment. Une fois qu’elle a eu lieu une première fois, c’est une expérience qui peut se répéter et permettre à chaque fois d’approfondir le lien. Les symptômes qui découlent de la négation de ce lien s’améliorent automatiquement au fur et à mesure que la conscience du lien se construit et s’étoffe.

 (à suivre… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur? » Chapitre IV)