Qu’est ce que l’Enfant Intérieur. Chapitre IV, l’Enfant et le Soi!

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L’Enfant Intérieur. Chap IV

Quand l’enfant est face à un contexte de vie qui n’a pas la maturité nécessaire pour l’accompagner dans la réalisation de son Être profond, il met en place inconsciemment les stratégies les plus adéquates pour continuer quand même à évoluer dans ce milieu dont l’immaturité rencontre la sienne. Pour préciser, le « milieu », c’est l’accompagnement parental, social, culturel et (religieux ou laïc), fonction aussi du lieu, pays, de la région du monde et de l’époque où il advient sur terre…). L’Être profond qui cherche à se réaliser le mieux possible, c’est le Soi et non pas le Moi qui n’est qu’un outil d’adaptation nécessaire mais non suffisant (souvent il le devient, « suffisant », et se prend pour le nombril du monde, ce qui est à l’origine de tous ses problèmes, et donc aussi de ceux du Monde…).

Donc le Moi n’est pas une fin en Soi, si j’ose dire, mais un outils important qui doit se remettre au service du Soi. Quand le Soi de l’enfant s’aperçoit que l’immaturité de son Moi en constitution rencontre l’immaturité du Moi de son environnement, il n’a plus qu’à faire contre mauvaise fortune bon coeur et à se mettre entre parenthèses en aidant comme il le peut son Moi et toute la personnalité qui en découle, à se développer du mieux qu’il le peut compte tenu du contexte. L’idée sous-jacente étant qu’un jour le Moi devenu plus adulte, c’est-à-dire devenu plus mature (et je ne parle pas simplement de conduire une voiture, de voter, ou de payer ses impôts…), sera enfin en mesure de prendre plus pleinement conscience de la présence du Soi, de cet Enfant Intérieur, et de commencer à assumer même maladroitement l’accompagnement dont il a réellement besoin. Tous les symptômes proviennent de cet écart entre la maturité du Moi et les besoins plus profonds du Soi. Connecter consciemment, assumer consciemment son immaturité et sa volonté de grandir, est le vrai grand pas de la maturité et de l’acceptation de Soi. Il en découle automatiquement une diminution des symptômes qui sont tous issus de cet écart existentiel profond avec Soi-même (le Soi m’aime).

L’enfant qui se « parentalise » par exemple me semble être une stratégie parmi d’autres qui implique une suradaptation à l’immaturité ambiante. Ici le décalage est d’autant plus flagrant entre l’adulte hyper adapté et le petit enfant intérieur toujours en attente de l’accompagnement réel dont il a besoin. L’hypermaturité qui n’est en fait qu’une hyperadaptation de l’enfant parentalisé ne se met pas au service de son enfant intérieur qui reste en attente (garder son âme d’enfant), mais souvent plutôt au service des enfants des autres, à commencer par les enfants intérieurs de ses parents déficients. La vrai maturité vient lorsqu’il commence enfin d’abord par s’occuper de lui-même avant de s’occuper des autres. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne doit plus aider son prochain, simplement il va pouvoir le faire d’une manière plus saine, moins énergivore et beaucoup moins au détriment de lui-même (le Soi-m’aime), de sa propre santé, de ses propres besoins…

Remarquez que dans mes propos il n’est plus question de fautes, ou d’irresponsabilités parentale, ni d’enfoncer le clou de la souffrance de n’avoir pas eu, d’avoir manqué de, d’espérer dans une déception continuelle, ou de se martyriser d’avoir « perdu tout ce temps »… mais de revaloriser au contraire ces « stratégies » pertinentes, intelligentes, géniales et belles qui nous ont permis d’assurer la protection de « notre Âme d’enfant », de permettre ce repli sur Soi, le temps nécessaire pour que ce soit de nouveau le moment pour s’épanouir grâce à un accompagnement intime qui soit enfin disponible à une véritable écoute de Soi, la nôtre et avant tout la nôtre…

 (à relire… « Qu’est ce que l’Enfant Intérieur? » Chapitre I)