A quoi sert la Dépression ? Chapitre I.

Psychologie de la Dépression. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

La Dépression, Chap I.

Quand on parle de dépression, on l’associe généralement à des représentations extrêmement négatives et donc à une situation de vie que l’on a principalement envie d’éviter. Pourtant il peut être intéressant de rappeler qu’en psychologie le phénomène de la dépression est un phénomène normal du fonctionnement humain qui nous accompagne de manière régulière tout au long de notre vie. Il s’agit d’un mécanisme qui accompagne les différents changements de notre existence, et le phénomène peut être d’autant plus marqué que le changement est important.

La dépression est partie intégrante du mouvement du deuil consécutif à une perte, mais il faut considérer que la perte est aussi présente lorsque l’on réussit ou que l’on obtient quelque chose de nouveau et de positif. Ainsi lorsqu’on a passé un certain temps et mobilisé de l’énergie et de l’attention dans la réalisation d’un objectif, l’obtention de cet objectif (examen, mariage, nouvel emploi, nouveau statut, donner naissance, etc.) marque aussi souvent le passage d’un moment de sa vie où de l’ancien, du connu, va devenir  petit à petit du nouveau, de l’inconnu dont on ne maîtrise pas toujours très bien le contenu et ses conséquences.

Même s’il à été voulu, le passage du connu vers l’inconnu lié à la nouvelle situation peut être aussi vécu au moins en partie et plus ou moins consciemment comme une perte, et donc entraîner un moment dépressif. Il s’agit alors d’un moyen très efficace de notre psyché pour nous permettre de faire de manière la plus équilibrée possible le deuil de notre ancienne vie, c’est-à-dire accompagner la transformation dans notre évolution en vivant un moment de stand-by où il est impossible de faire autre chose que de s’isoler et de vivre tranquillement son apathie, ou sa tristesse, sous la couette, chez soi, dans un environnement protégé, où il n’y a pas forcément quelque chose à faire, juste à laisser la transformation s’opérer. À un moment ou un autre le passage se fait et l’on est prêt alors à vivre la suite.

Bien sûr, tout cela est d’autant plus valable pour une situation de changement non souhaitée (accidents, morts, perte d’emploi, séparations, échecs, etc.). Mais il peut prendre une plus grande ampleur car il a une plus grande chance de ne pas être accepté. Car, faire le deuil, c’est accepter de se laisser traverser par ce moment de dépression qui va aider à faire le passage, donc c’est aussi apprendre à accepter la situation. Moins il y a de freins, et plus harmonieusement se font l’intégration et la possibilité de rebondir et de tirer le meilleur parti de ce passage de vie.

Le problème survient lorsque quelque chose dans ce passage de vie est innacceptable, alors le phénomène naturel de la dépression s’enkyste, il ne passe pas et commence à prendre toute la place, dominant petit à petit tous les autres phénomènes naturels qui ont eux aussi leur place dans le fonctionnement de la vie d’un humain. La dépression en équilibre dans le temps avec tous le reste n’est pas un problème, il le devient lorsque le système se bloque et devient une fin en soi, et non plus un passage.

(à suivre… « La dépression », Chapitre II)