Changer l’orientation de sa vie !
Pour ses études, un changement de travail, son couple, son chemin de vie… quelquefois les choses sont loin d’être claires, on peut sentir que rien ne va plus, que l’on navigue déjà depuis longtemps à quinze centimètres de ses chaussures, ou que l’on avance à reculons (ce qui peut être cause de grande fatigue voire de petite ou grande dépressions)…
Quelque chose à l’intérieur sait que cela demande à être autrement mais impossible de sortir du scénario et d’entrevoir ce que cet « autrement » pourrait être. C’est souvent au moment où cette poussée profonde de l’Être devient intenable, que l’écart entre Soi et sa vie n’est plus possible à accepter, que l’on se décide à trouver de l’aide chez un psychothérapeute. En tous les cas, beaucoup de gens ont croisé mon chemin de thérapeute de cette manière.
Au cours de ma pratique rien ne m’a jamais fait plus plaisir que d’observer et d’accompagner la naissance et l’évolution de nombreux tournants choisis et assumés vers des choix toujours plus chargés de sens et de valeur existentielle. Là encore quel que soit l’âge, de 17 à 90 ans, tout est possible…
Bien sûr, le changement ne s’opère pas tout seul sans le travail personnel que chaque personne va progressivement faire sur elle-même. Des prises de conscience sont nécessaires et un examen plus approfondi, au-delà des apparences premières, oblige à prendre le temps du recul. Et surtout, de fil en aiguille, le moment clé de la thérapie est l’entrée dans l’analyse, la reconnaissance, et l’acceptation des différents niveaux de responsabilité qui nous impliquent dans cette réalité que nous vivons actuellement, même si on est persuadé(e) de n’y être pour rien.
Ici il ne s’agit absolument pas de faute ou de culpabilité à avoir concernant ce qui nous arrive mais plutôt de reconnaître le sens que cela pourrait prendre si l’on choisit de regarder les choses en face. Ceci est valable autant pour une situation d’échec aux études qu’un licenciement, un standby professionnel longue durée ou d’une situation de couple qui s’enlise.
Il n’est pas facile, qu’elle(s) que soi(en)t la ou les conjonctures extérieures indépendantes de sa volonté, de regarder d’abord sa propre responsabilité en face. Il n’est pas facile de reconnaître que l’on est beaucoup plus impliqué dans nos propres impasses que ce que l’on veut bien imaginer. Mais là où je redeviens responsable, je peux aussi recommencer à agir et faire ce travail, c’est petit à petit reprendre le pouvoir sur la direction de sa vie et ne plus la subir en victime impuissante à en changer le cours…
Tout cela demande le courage de vouloir reprendre les choses en main et d’accepter de se faire aider pour cela. Car même si vous serez au final le seul artisan de vos changements, le point de vue plus distancié du psychothérapeute peut réellement vous aider à adopter une vision radicalement différente sur votre situation. Quelquefois, pour ne plus avoir le nez contre le mur, il suffit de s’arrêter un moment de foncer tête baissée, d’accepter de se laisser guider sur la colline d’à côté et d’ouvrir les yeux sur le paysage qui s’offre alors au-delà du mur. Une fois cette étape franchie, votre créativité naturelle peut vous permettre de tisser enfin des solutions à votre mesure.
Ce que je raconte là n’est pas une vision idéalisée dans le monde des Bisounours où soi-disant « celui qui veut peut »; il ne s’agit pas de volonté ou d’efforts, mais vraiment plutôt du courage de se regarder en face y compris dans ce qui nous plaît le moins de nous-même. Il s’agit souvent de ce qu’on a passé secrètement beaucoup de temps et d’énergie à vouloir éviter de confronter, y compris nos parties d’ombre mais aussi nos plus belles aspirations enfouies.
Une fois que l’on re-connecte de cette manière avec cette vérité intérieure faite d’ombres et de lumières, soigneusement cachées, le reste n’est plus qu’une affaire de temps. Le choix du chemin redevient plus intuitif et les obstacles deviennent autant de possibilités d’inventer de nouvelles solutions pour les dépasser.
à lire aussi : »Quelque soit votre Âge, il n’est jamais trop tard! »