A quoi sert et dé-sert le Mental ?!

Psychothérapie Paris Image de Soi

Le mental est ce qui nous sert à penser, à comprendre, a ordonner, a raisonner, a donner du sens, a projeter et planifier des actions, et à résoudre des problèmes. Le mental est donc un outil formidable qui sert à appréhender la réalité, l’environnement, qui nous permet de définir notre identité, nos valeurs, il met en forme par des mots ce que nos sens nous apportent en flux continu d’information sur notre monde intérieur et extérieur. Par le moyen du langage il permet aussi de communiquer des signes, des symboles, des images, des mots et des idées qui sont les briques élémentaires avec lesquelles le mental jongle pour effectuer toutes les tâches citées plus haut. Un outil formidable donc, mais avant tout un outil. Or ce n’est pas comme cela que la plupart d’entre nous concevons notre mental. Non pas comme un outil nécessaire pour aider à la navigation dans ce drôle de voyage qu’est l’incarnation, non plus comme un moyen, mais comme une fin, une totalité au service d’elle même. Non plus comme une parole donnée au réel pour s’exprimer au travers nous, mais une auto-narration destiné à confirmer notre préconception du réel et de ce que nous pensons être nous même.

En effet souvent, nous nous sommes identifié a ce mental a tel point qu’il peut nous être très difficile de nous en dissocier, de nous différencier de lui et ainsi prendre conscience que nous ne sommes pas lui. L’outil a en quelque sorte pris le pouvoir, et dans la lignée du « je pense donc je suis », nous sommes passé à « je suis ce que je pense ». L’outil, associé à l’Ego qu’il alimente en permanence, a pris le melon et a commencé a se concevoir lui-même comme étant l’objet central de toute l’attention, le but ultime de notre vie sur terre. Les problèmes adviennent alors lorsque toutes ces histoires, que cet outil (le mental) nous permet de nous raconter, au lieu de nous permettre de découvrir le réel, se figent comme des vérités absolues que l’on arrive plus, voir même ne songe même plus, à remettre en question.

Ces histoires, nos pensées, nos représentations, nos idées sur ce que nous pensons être, sont devenues l’alpha et l’oméga de notre existence, notre esprit s’y est englué et fonctionne comme si nous étions devenus, les histoires que nous nous racontons. L’identification au mental alimente désormais son propre culte de la personnalité, le « Je », une histoire qu’on se raconte et que l’on passe sa vie à alimenter sans plus aucun recule sur la validité ou la vérité toute transitoire de cette construction mentale. Il s’agit là d’une véritable prison virtuelle dont nous n’entrapercevons les murs que lorsque nous nous cognons plus ou poins violemment a nos symptômes, c’est à dire aux limites que le réel fini naturellement a imposer à la « grosse tête » de notre mental et de ses histoires auxquelles il adhère sans plus aucun discernement.

Psychothérapie Paris, Psychologie de la Bipolarité

Ainsi, croire que nous sommes ce que nous pensons, c’est un peu comme si nous disions que c’est le piano qui joue du pianiste ou comme si le marteau se mettait a se vanter d’avoir planté le clou dans le mur. Le mental a oublié qu’il ne s’est pas construit tout seul, qu’il est très récent dans l’histoire de l’humanité et qu’il n’est rien sans le support du corps et de ce qui l’entoure ainsi que les générations passées qui ont participé a forger cet outil qui nous sert à penser. Rappelons que notre corps lui même dans lequel le Je, l’Ego et le Mental sont incarnés, a mis des millions d’années à advenir, sans l’intervention de la pensée humaine. Il est alors envisageable qu’en tant qu’outil, le mental et tout ce qui lui est associé n’est tout au plus qu’une étape transitoire vers d’autres chapitres de l’histoire de l’évolution de l’humanité. Le mental prétentieux se prend pour l’aboutissement (le produit fini) et n’envisage pas d’au-delà que lui-même, là ou un mental plus humble, reconnaissant sa place d’outil, admet en même temps, qu’il n’est qu’un passage transitoire. La première position entraîne tout naturellement la peur, la défense et la lutte contre tout ce qui peut remettre en question les valeurs, les jugements, les certitudes, les identités portées par le mental. Cela entraîne toutes les fixations et les combats internes et externes qui les défendent coûte que coûte. La deuxième position entraîne l’apaisement et la fluidité, là ou l’humilité remet le mental a sa place de témoins de phénomènes plus large que lui. Il y a alors moins à défendre, moins de lutte contre, et plus d’accueil et d’acceptation de soi, de l’autre et de ce qui échappe au contrôle et à la volonté du mental…

L’individu identifié à sa pensée, et se pensant implicitement séparé du reste de l’univers passé et présent, est devenu un individu qui a oublié qu’il sert un dessein bien plus large que d’être auto centré dans sa narration de lui même. Et c’est bien là que l’individu tout comme l’humanité dont il fait parti, ce met à dérailler. Lorsque le mental commence à croire que c’est lui qui dirige et qu’il est l’origine et le créateur d’un monde qu’il façonnerait à l’image de ces idées. Alors même, que cet outil mental et les idées qu’il produit, ne sont que l’interface de conscience d’une guidance intuitive beaucoup plus large que lui.

C’est alors, quand il perd cette conscience et cette humilité, que le mental devient de plus en plus dictatorial, il ne prend plus ses informations d’une inter-connexion avec la nature, ni de nos sens qui nous renseignent sur notre relation et notre participation complexe avec cette nature. Il prend son information à partir de lui-même en se séparant du reste, au point qu’il peut finir par tourner en boucles obsessionnelles sur des auto-certitudes, déracinées de ce qui se passe réellement dans la pure présence de l’instant. Le mental humain est coincé entre sa projection sur le passé et sa projection sur le futur, mais il n’est jamais vraiment là, dans la plus grande réalité de l’instant.

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.

A un certain niveau de déconnexion, la boucle se transforme en enfermement et en enfer, souvent fait de peurs et de paranoïa, ce qui, a bien sûr un lien avec la manière dont l’humain peut traiter son prochain, la nature, les animaux, le reste de la planète et à fortiori lui-même. Il faut imaginer un rat dans sa roue tentant de fuir obsessionnellement quelque chose qui lui fait peur, et se mettant a courir toujours plus fort dans cette roue, enfermé qu’il est dans l’idée que c’est la seule solution pour réussir à s’enfuir. Et moins ça marche, plus le réel lui prouve qu’il a tort, et plus le mental s’auto-convainc qu’il doit faire encore plus de ce qui ne marche pas pour s’en sortir. Ce cercle vicieux dont le mental est incapable de sortir de lui-même, le mène a une caricature comportementale aux conséquences de plus en plus catastrophiques.

Et cela marche pour un individu tout autant qu’un groupe d’individus incapable(s) de se décoller des idées auxquelles ils sont identifiés. Et il n’y a pas plus enfermant et infernal que de tourner en boucle dans des idées ou représentations stériles qui n’ont plus aucun ancrage dans un réel sensitif, instinctif et intuitif. Par intuition je parle ici d’un état du corps qui ne passe pas par le mental, mais dont le mental peut se nourrir si il retrouve l’humilité de s’incliner devant lui. Le problème est qu’un mental qui tourne à vide sans jamais s’arrêter, est particulièrement énergivore, épuisant, lourd et asphyxiant, ce qui sont des sensations courantes en cas de charge mentale, en cas de pensées obsessionnelles, symptômes que l’on peut retrouver dans de nombreuses impasses existentielle chez les humains, y compris dans le cas du burn-out.

Ces constatations nous amènent tout naturellement à la proposition des Résonances Corporelles Intuitives (R.C.I). Sortir du mental pour lui redonner sa place d’outil est la clef, et reconnecter avec son corps dans l’instant présent, la solution évidente. Yoga, méditation, méthode respiratoire, hypnose, et Mindfullness, sont des chemins tout indiqués, avec cette petite note particulière que dans le cas du travail thérapeutique que je propose, il ne s’agit pas d’emblée de se calmer, s’apaiser et faire disparaître le « problème », mais plutôt de le rencontrer, de l’éprouver, de l’apprivoiser en apprenant a laisser se séparer la sensation et le mental. Mental qui s’avérera souvent être la première source de la souffrance, de par sa lutte absurde contre l’intuition inconsciente portée par les sensations et symptômes inconfortables. Ce qui ne veut pas dire que cette méthode ne s’applique que pour les dérangements du corps, il s’avère que toutes les situations comportementales bloquantes chez l’humain, ont leurs contre-parties sensorielles et énergétiques dans le corps, si l’on veut accepter de moins réfléchir et tourner plus consciemment son attention vers l’intérieur, c’est à dire vers la respiration et les sensations du corps.

Pascal Acklin Mehri Résonances Corporelles Intuitives

Sortir du mental implique de commencer par se le représenter de nouveau comme une partie et non plus comme le tout. Et à partir de là, cela laisse plus de place pour porter de nouveau attention aux ressentis dans le corps quand la barrière du jugement s’amenuise. Ces ressentis dans leurs formes subtiles peuvent se traduire par l’intuition qui ouvre le champ à l’existence d’un monde de conscience bien plus large que ce que le mental semblait circonscrire jusque là. Voyez alors le mental comme un enclos, et si nous prenons l’enclos pour la réalité nous sommes alors enfermés dans une représentation de la réalité, cette partie que nous prenons pour le tout, par identification au mental. La sortie du mental même momentané nous permet de percevoir un monde bien plus vaste en dehors de l’enclos. Cette conscience, cet éveil ne se fait qu’en mettant un pied en dehors du cercle de cet enclos du mental. Quand je suis enfermé dans ma représentation mental sans m’apercevoir de mon identification à ce mental, je peux nommer les murs de ma prison sans m’apercevoir que ce n’est que parce que j’y adhère sans recule que ce mur est devenu infranchissable. Franchir, c’est alors en quelque sorte redéfinir ce en quoi je crois, redéfinir mes repères mentaux. Retrouver une plasticité d’esprit qui replace le mental à sa juste place d’outil.

P.A.M

The different States of Consciousness…

Psychotherapy Paris, Psychology of Consciousness, Awakening and Evolution of Consciousness, states of consciousness.
Pascal Acklin Mehri Psychologist Paris, the different states of consciousness

Most of the time we talk about consciousness by referring to the classical state of consciousness, the one in which we think we are most of our existence. In short, this state is the one that constitutes the consciousness of ourselves and of our daily reality. This state of consciousness of everyday life includes the mind of the « I think therefore I am » and also all the identifications by which humans define themselves and represent the reality around them. This state of consciousness is by default considered principal, and all other states that the human mind is capable of listing are defined in relation to it. So usually we speak of altered, modified or alternative states of consciousness in the best case. So let’s go, let’s try to re-identify a number of these so-called alternative states to the « classic » consciousness…

Thus, for example, in-consciousness is defined as opposed to the state of consciousness. Unconsciousness (which is supposed not to contain consciousness) contains sleep, k-o and coma. For a long time, unconsciousness was not of interest, it was not supposed to happen there whatsoever important. Yet, through sleep, we would spend on average one-third of our life in a state of unconsciousness. And already our intuition awakens to the strangeness of the need for such a long time of unconsciousness in the life of a human. And when sleeping in fact, there is at least one notable phenomenon that we can be aware of, this is the dream. We can add to this that an increasing number of people relate the possibility of becoming conscious during the very course of their dream, which leads these people to be able to act and react « live » in their dream, we call it the lucid dreaming. Then there are many experiences of so-called « paranormal » states of consciousness that are also described during coma, during which supposedly nothing should happen since one is unconscious. The most amazing experiences take place in extreme states of « without » consciousness » since they happen in some cases of clinical death, the NDEs (« near-death experience » or in French « imminent death experience« ). Many cases have been identified, where the person in full « unconsciousness » discovers the ability to think and perceive the outside environment, to get out of his body and to visit places close or very far, and even to communicate by non-verbal means with relatives or caregivers. This is absolutely not a delirium out of the feverish brain of a few people sounded by disease or drugs. Today, many cases are seriously documented from the experience of patients, doctors, nurses etc., all over the world.

Unconsciousness is therefore not a simple block of non-consciousness but is quite accessible to forms of consciousness that reveal us something else, another experience than the one related only to the continuity of a more classical perception of reality. And since one opens the field of « parallel » forms of consciousness, it seems to me that what is called the paranormal (again by definition to what is supposed to be normal and principal), includes many forms of facet perception of reality which are just non-conscious for most people. And whether we believe it or not how many of us have at least one anecdote of how their mind was blown away by one of those « inexplicable » phenomena whose list is endless?! Mediumity, premonitory truths, animal communication etc., here, from my perspective, the paranormal term is also to be used alongside all other conscious experiences. This point of view is opening our mind on a rather less consensual reality.

And if we continue the list, it turns out that the psychic states parallel to the classical state of consciousness never cease to show their omnipresence throughout the history of humanity and of everyone. Trance, for example, is one of the characteristics of its parallel states. The trance is noticeable from the outside as a kind of state of presence/absence, people are both there and not there, less aware of certain things of general social and material reality, but also often more present (more conscious, therefore) to other realities usually less noticeable (and therefore less conscious) for others. You should know that, in fact, we are often and daily in a state of trance without even noticing it, this is what makes us able to carry out complex actions such as walking or driving from one place to another without even noticing how we did it, without even remembering that we did it. If we don’t pay attention, these states of trance are easily obliviated, which means that they are not spotted by the classical consciousness. And so, without even noticing it we actually spend a lot of time in a trance. Depending on how it is experienced, the trance has historically led to the development of a very large number of field of knowledge that lead to infinite openings on the nature of reality. This reality, which is increasingly clearly broader than the mere reference to the normal consciousness of classical reality. Thus we could talk about the hypnotic trance, the sleepwalking trance, the psychic trance, the shamanic trance (the history of shamans being linked all over the world to the development of all human groups), and finally the ecstatic trance of mystics of all eras and cultures… 

Note that since a while ago we speak more clearly of consciousness as a state of presence, and in this sense, we can awaken to states of consciousness, and therefore of presence, very varied, by experimentation and increased the attention that one leads to these states. Whether it is dreams, trance or just your breathing, just paying attention, in fact, changes your state of consciousness, and therefore your state of presence. This is the whole idea of mindfulness movements. The term mindfulness implies in fact that the classical state of consciousness, of everyday life, is only a partial state of consciousness often finally very unaware. This is what we automatically see as soon as we take the time to pay more attention to what is happening in ourselves in each of our actions. From there we naturally come to meditation, which is a millennial art involving states of consciousness over internal states that can lead, at certain levels of practice, to experiences of transcendence. Finally, if we speak of transcendence and spirituality what about the particular states of consciousness in which we can enter through the use of so-called psychedelic drugs (LSD, mescaline, psilocybin, hayawaska etc.) or also certain techniques (without any drugs) like holotropic breathing, which again opens up a radically different perception of reality.

So there is a world of levels of consciousness that is much more abundant and important than what the classical consciousness is willing to believe. And there we do not even talk about the Freudian unconscious that accompanies us all the time asleep or not. The unconscious as such is particularly interesting because it already poses that the classical consciousness (that of the mind) is only the visible part of an iceberg whose non-conscious part is otherwise wider and is molding our existence much more powerfully than the conscious reasons we give ourselves to justify that it is indeed we who « consciously » decide our actions. And again, one can increase one’s awareness of one’s non-conscious states by simply paying more attention to it (for example, therapeutic work..). 

Thus the classical consciousness, even if it starts from a very limited representation of reality, still has the peculiarity of being able to extend its field of perception as it pays attention to itself. And in my own path of exploration (work on the unconscious, dream, trance, hypnosis, meditation, shamanism, spirituality and the « paranormal » …) it is clear that the further I go, the more I am aware of the infinity of what is not still reachable. It then makes objectively sense that what we usually sum up in the term consciousness is in fact only the small end of the eyeglass. It follows, of course, that instead of a simplistic conception that thinks that the rest is anecdotal, abnormal, altered, or even exists only in the minds of fools and wackos, it would be more logical to stop making of this classical mind the center of reference, and rather to understand all this infinity of states of consciousness as different states, of complementary nature, part of a more global whole. A kind of global universal consciousness that encompasses all forms of consciousness, unconsciousness and non-consciousness.

Is it said of the dog or bat that they have an altered view of reality because they perceive and integrate ultrasound? should we consider that infrared or ultraviolet are a minor part of reality because we are not equipped to see them directly just like the range of radio, TV and telephone waves that would remain invisible without specific equipment? It seems less presumptuous and more humble to consider that it is the visible and conscious part of the human being that is in the minority in view of all that he is not able to perceive from reality and which is infinitely larger than what everyone usually sums up his daily life. And even if we were left only on a purely scientific point of view, every day brings its share of modesty and humility. Far from the young years of the industrial era where we still pretentiously believed that humanity could become master and possessor of nature, we know better and better, the more we discover, that we know little about the infinity of all that we do not know.

There are therefore multiple dimensions of consciousness where none has supremacy over others (maybe some can be more useful or more accessible depending of which species, timeline and geographical place you belong) and which are part of an infinite whole that could be called Consciousness with a great C, and which encompasses them all. And so, in my opinion, there are no altered, or abnormal states, but a multitude of states that coexist in perfect harmony and perfect continuity in human beings. And it is possible to move from one state to another by agreeing to pay attention to it and allow yourself an unjudgmental exploration of these alternative bits of perception that are then as much possibility of exploring parts of reality unknown to us. In therapy, using exploration through dreams, hypnosis or other, is a way of appealing to all its dimensions of ourselves in the service of the possible evolution of each beyond the apparent blockages of the human being. However, these blockages are often linked precisely to a fixed state of limited representations of the conscious mind. Through this text, I hope to have contributed to the evolution of an often limited vision of consciousness, whose often totalitarian beliefs about the nature of our reality and of ourselves make our daily prison…

P.A.M.

Les Etats de la Conscience…

Psychothérapie Paris, Psychologie de la Conscience, éveil et évolution de conscience
Pascal Acklin Mehri Psychologue Paris, les différents états de la conscience

La plupart du temps on parle de conscience en faisant référence à l’état de conscience classique, celui dans lequel nous sommes pensons nous la majeure partie de notre existence. En bref, cet état est celui qui constitue la conscience de nous-même et de notre réalité quotidienne. Cet état de la conscience du quotidien inclus le mental du « je pense donc je suis » et donc aussi toutes les identifications par lesquelles les humains se définissent eux-même et se représentent la réalité autour d’eux. Cet état de conscience est par défaut considéré comme principal, et on défini par rapport à lui tous les autres états que l’esprit humain est capable de répertorier. Du coup habituellement on parle d’état de conscience altérés, modifiés ou alternatifs dans le meilleurs des cas. Alors allons y, essayons de repertorier un certain nombre de ces états alternatifs à la conscience « classique »…

Ainsi par exemple, on défini l’in-conscience par opposition à l’état de conscience. L’inconscience (qui est supposé ne pas contenir de conscience) contient le sommeil, le K.O et le coma. Pendant longtemps l’inconscience ne présentait pas d’intéret, il n’était pas supposé s’y passer quoi que ce soi d’important. Pourtant, rien que par le sommeil, nous passerions en moyenne un tiers de notre temps de vie en état d’inconscience. Et déjà là notre intuition s’éveille à l’étrangetée de la nécéssité d’un temps aussi longt d’inconscience dans la vie d’un humain. Et lors du sommeil en fait, se passe au moins un phénomene notable dont nous pouvons être conscient aprés coup, c’est le rêve. On peut rajouter à cela qu’un nombre croissant de personnes relatent la possibilité de devenir conscient pendant le déroulement même de leur rêve, ce qui amène ces personnes à pouvoir agir et réagir en « live » dans leur rêve, on appelle cela le rêve lucide. Ensuite, il y a beaucoup d’expériences d’états de conscience dits « paranormaux » qui sont décrit aussi lors de coma, ou supposément il ne devrait rien se passer puisqu’on est inconscient. Les expériences les plus étonnantes se passent dans des états de « sans » conscience » extremes, puisqu’elles arrivent dans certains cas de mort clinique, les NDE (« near death expérience » ou en français « expérience de mort imminente« ). De nombreux cas ont été répertoriés, ou la personne en pleine « inconscience » se découvre la capacité de penser, et de percevoir l’environnement extérieur, de sortir de son corps et de visiter des lieux proches ou trés éloignés, et même de communiquer de maniére non verbale avec des proches ou des soignants. Ce n’est absolument pas un délire sorti du cerveau fiévreux de quelques rares personnes sonnées par la maladie ou les drogues. Aujourd’hui, de très nombreux cas sont sérieusement documentés à partir de l’expérience de patient(e)s, de médecins, infirmiers (éres) et ré-animanteurs (trices) etc.., partout dans le monde.

L’inconscience n’est donc pas un simple bloc de non-conscience mais est tout à fait accessible à des formes de conscience qui nous révèlent autre chose, d’autres expériences que celles liées uniquement à la continuité d’une perception plus classique de la réalité. Et puisque l’on ouvre le champs des formes de conscience « parallèle », ce qui est appelé le paranormal (là encore par définition à ce qui est d’emblée supposé être normal et principal), inclus de nombreuses formes de perception de facette de la réalité qui échappent, c’est à dire sont non-conscientes pour la plupart des personnes. Et que l’on y croit ou pas combien d’entre nous ont au moins une anectode de vie ou ils on été bluffés par un de ces phénoménes « inexplicables » dont la liste est interminable? Médiumnité, réves prémonitoires, communication animale etc.., ici, le terme paranormal est lui aussi à ranger aux cotés de toutes les expériences conscientes autres que celle de la réalité consensuelle et qui sont donc aussi habituellement considérés (voir déconsidérés) comme des états modifiés, altérés ou para c’est à dire minoritaires et divergents par rapport à la norme.

Et si on poursuit la liste, il s’avèrent que les états psychiques parallèles à l’état de conscience classique n’en finissent plus de montrer leurs omniprésences dans toute l’histoire de l’humanité et de tout un chacun. La transe par exemple est une des caractéristiques de ses états parallèles. La transe est perceptible de l’extérieur comme une sorte d’état de présence/absence, à la fois là et pas là, moins conscient de certaines choses de la réalités sociale et matérielle générale, mais aussi souvent plus présent (plus conscient donc) à d’autres réalités habituellement moins perceptibles (donc moins conscientes) pour les autres. Il faut savoir qu’en fait, nous sommes souvent et quotidiennement en état de transe sans même nous en apercevoir, c’est ce qui fait que nous pouvons par exemple mener des actions complexes comme rentrer à pied ou en voiture d’un lieux à un autre sans même nous apercevoir comment nous avons fait, sans des fois même nous souvenir que nous l’avons fait. Si on y fait pas attention, ces états de transe passent facilement à la trappe c’est dire qu’ils ne sont pas repérés par la conscience classique. Et du coup, sans nous en apercevoir nous passons en fait beaucoup de temps en état de transe. Selon la manière dont on l’expérimente, l’expérience de la transe a entraîné historiquement le dévelopement d’un très grand nombre de référentiels qui mènent à des ouvertures infinies sur la nature de la réalité. Cette réalité qui de plus en plus clairement, est infiniment plus large que la seule référence à la conscience normale de la réalité classique. Ainsi on pourrait parler de la transe hypnotique, de la transe somnambulique, de la transe médiumnique, de la transe chamanique (l’histoire des chamanes étant liée partout dans le monde au développement de tous les groupes humains), et enfin de la transe extatique des mystiques de toutes époques et toutes cultures… 

Noter que depuis tout à l’heure nous parlons plus clairement de la conscience comme d’un état de présence, et dans ce sens l’on peut s’éveiller à des état de conscience, donc de présence, très variés, par l’expérimentation et l’augmentation de l’attention que l’on porte à ces états. Que ce soient les rêves, la transe ou simplement votre respiration, le simple fait de prêter attention, en fait, fait évoluer votre état de conscience, donc votre état de présence. C’est toute l’idée des mouvements mindfullness (pleine conscience). Le terme de pleine conscience implique de fait que l’état classique de conscience, de la vie de tous les jours, n’est qu’un état de conscience partiel souvent finalement trés peu conscient. C’est ce que l’on constate automatiquement dés que l’on prend le temps de faire plus attention à ce qui se passe en soi-même dans chacune de nos actions. A partir de là on arrive naturellement à la méditation qui est un art millénaire impliquant des états de conscience sur des états internes qui peuvent amener, à certains niveaux de pratique, jusqu’à des expérience de transcendance. Enfin, si l’on parle de transcendance et de spiritualité que dire des états de consciences particuliers dans lesquels on peut entrer gràce à l’usage de drogues dites psychédeliques (LSD, mescaline, psylocibine, hayawaska etc..) ou aussi certaines techniques de respiration comme la respiration holotropique, qui ouvrent là encore à une perception radicalement différente de la réalité.

Il existe donc un monde de niveaux de conscience bien plus foisonnant et important que ce que la conscience classique veut bien se faire croire. Et là, nous n’avons même pas parler de l’inconscient freudien qui nous accompagne tout le temps endormi ou pas. L’inconscient à ce titre est particulièrement intéressant car il pose dors et déjà que la conscience classique (celle du mental) n’est que la partie visible d’un iceberg dont la partie non-consciente est autrement plus large et conditionne notre existence bien plus puissamment que les raisons conscientes que nous nous donnons pour justifier que c’est bien nous qui décidons « consciemment » de nos actes. Et là encore, on peut augmenter sa conscience de ses états non-conscients en y prettant tout simplement plus attention (travail thérapeutique par exemple..). 

Ainsi la conscience classique, même si elle part d’une représentation trés limité de la réalité, a tout de même la particularité de pouvoir étendre son champs de perception au fur et à mesure qu’elle se prette attention à elle-même. Et dans mon propre chemin d’exploration (travail sur l’inconscient, le rêve, la transe, l’hypnose, la méditation, le chamanisme, la spiritualité et le « paranormal »…) il est clair que plus j’avance et plus je suis conscient de l’infini de ce qui ne m’est pas saisissable. Il tombe alors objectivement sous le sens que ce que nous résumons habituellement dans le terme de conscience n’est en fait que le petit bout de la lorgnette. Il en découle naturellement qu’à la place d’une conception simpliste qui pense que le reste est anecdotique, anormal, altéré, ou voir même n’existe que dans l’esprit des fous et des farfelus, il serait plus vraissemblable d’arréter de faire de ce mental classique le centre de référence, et de comprendre plutôt toute cette infinité d’états de conscience comme différents états, de nature complémentaire, faisant partie d’un tout plus global. Une sorte de conscience universelle globale qui englobe toutes les formes de conscience, d’inconscience et de non-conscience.

Dit-on du chien ou de la chauve-souris qu’ils ont une vision altérée de la réalité parce-qu’ils percoivent et intégrent les ultra-sons? doit on considérer que les infra-rouges ou les ultra-violet sont une partie mineure de la réalité car on est pas outillé pour les voir directement tout comme la gamme des ondes radio, télé et téléphone qui resteraient invisible sans appareillage spécifique? Il semble moins présomptueux et plus vraisemblable de considérer que c’est la part visible et conscientisable par l’humain qui est minoritaire au vu de tout ce qu’il n’est pas en mesure de percevoir de la réalité et qui est infiniment plus vaste que ce à quoi tout à chacun résume son quotidien. Et même si l’on ne restait que sur un point de vue purement scientifique, chaque jour apporte aujourd’hui son lot de modestie et d’humilité. Loin des jeunes années de l’ére industrielle on l’on croyait encore prétentieusement que l’humanité pourrait se rendre maître et posesseur de la nature, on sait de mieux en mieux, plus on découvre, que l’on en sait peu par rapport à l’infinité de tout ce que l’on ne sait pas.

Il existe donc des dimensions multiples de la conscience ou aucune n’a la suprématie sur les autres et qui font parties d’un tout infini que l’on pourrait appeler Conscience avec un grand C, et qui les englobe toutes. Et il n’y a donc pas selon moi d’états modifiés, altérés ou anormaux, mais une multitude d’états qui coexistent en parfaite harmonie et parfaite continuité chez l’être humain. Et il est possible de passer d’un état à l’autre en acceptant d’y pretter attention et de s’autoriser une exploration sans jugement de ces bouts de perception alternatifs qui sont alors autant de possiblité d’exploration de parties inconnues de nous-même. En thérapie, faire appel à l’exploration par le rêve, l’hypnose ou autres, est une manière de faire appel à toutes ses dimensions de nous-même au service de l’évolution possible de chacun au-delà des blocages apparents de l’être humain. Or ces blocages sont souvent, justement lié à un état figé des représentations limitées du mental conscient. Par ce texte j’éspère avoir contribué à faire évoluer une vision souvent restreinte de la conscience, dont les croyances souvent totalitaires sur la nature de notre réalité et de nous-même font notre prison de tous les jours…

P.A.M