A quoi sert et dé-sert le Mental ?!

Psychothérapie Paris Image de Soi

Le mental est ce qui nous sert à penser, à comprendre, a ordonner, a raisonner, a donner du sens, a projeter et planifier des actions, et à résoudre des problèmes. Le mental est donc un outil formidable qui sert à appréhender la réalité, l’environnement, qui nous permet de définir notre identité, nos valeurs, il met en forme par des mots ce que nos sens nous apportent en flux continu d’information sur notre monde intérieur et extérieur. Par le moyen du langage il permet aussi de communiquer des signes, des symboles, des images, des mots et des idées qui sont les briques élémentaires avec lesquelles le mental jongle pour effectuer toutes les tâches citées plus haut. Un outil formidable donc, mais avant tout un outil. Or ce n’est pas comme cela que la plupart d’entre nous concevons notre mental. Non pas comme un outil nécessaire pour aider à la navigation dans ce drôle de voyage qu’est l’incarnation, non plus comme un moyen, mais comme une fin, une totalité au service d’elle même. Non plus comme une parole donnée au réel pour s’exprimer au travers nous, mais une auto-narration destiné à confirmer notre préconception du réel et de ce que nous pensons être nous même.

En effet souvent, nous nous sommes identifié a ce mental a tel point qu’il peut nous être très difficile de nous en dissocier, de nous différencier de lui et ainsi prendre conscience que nous ne sommes pas lui. L’outil a en quelque sorte pris le pouvoir, et dans la lignée du « je pense donc je suis », nous sommes passé à « je suis ce que je pense ». L’outil, associé à l’Ego qu’il alimente en permanence, a pris le melon et a commencé a se concevoir lui-même comme étant l’objet central de toute l’attention, le but ultime de notre vie sur terre. Les problèmes adviennent alors lorsque toutes ces histoires, que cet outil (le mental) nous permet de nous raconter, au lieu de nous permettre de découvrir le réel, se figent comme des vérités absolues que l’on arrive plus, voir même ne songe même plus, à remettre en question.

Ces histoires, nos pensées, nos représentations, nos idées sur ce que nous pensons être, sont devenues l’alpha et l’oméga de notre existence, notre esprit s’y est englué et fonctionne comme si nous étions devenus, les histoires que nous nous racontons. L’identification au mental alimente désormais son propre culte de la personnalité, le « Je », une histoire qu’on se raconte et que l’on passe sa vie à alimenter sans plus aucun recule sur la validité ou la vérité toute transitoire de cette construction mentale. Il s’agit là d’une véritable prison virtuelle dont nous n’entrapercevons les murs que lorsque nous nous cognons plus ou poins violemment a nos symptômes, c’est à dire aux limites que le réel fini naturellement a imposer à la « grosse tête » de notre mental et de ses histoires auxquelles il adhère sans plus aucun discernement.

Psychothérapie Paris, Psychologie de la Bipolarité

Ainsi, croire que nous sommes ce que nous pensons, c’est un peu comme si nous disions que c’est le piano qui joue du pianiste ou comme si le marteau se mettait a se vanter d’avoir planté le clou dans le mur. Le mental a oublié qu’il ne s’est pas construit tout seul, qu’il est très récent dans l’histoire de l’humanité et qu’il n’est rien sans le support du corps et de ce qui l’entoure ainsi que les générations passées qui ont participé a forger cet outil qui nous sert à penser. Rappelons que notre corps lui même dans lequel le Je, l’Ego et le Mental sont incarnés, a mis des millions d’années à advenir, sans l’intervention de la pensée humaine. Il est alors envisageable qu’en tant qu’outil, le mental et tout ce qui lui est associé n’est tout au plus qu’une étape transitoire vers d’autres chapitres de l’histoire de l’évolution de l’humanité. Le mental prétentieux se prend pour l’aboutissement (le produit fini) et n’envisage pas d’au-delà que lui-même, là ou un mental plus humble, reconnaissant sa place d’outil, admet en même temps, qu’il n’est qu’un passage transitoire. La première position entraîne tout naturellement la peur, la défense et la lutte contre tout ce qui peut remettre en question les valeurs, les jugements, les certitudes, les identités portées par le mental. Cela entraîne toutes les fixations et les combats internes et externes qui les défendent coûte que coûte. La deuxième position entraîne l’apaisement et la fluidité, là ou l’humilité remet le mental a sa place de témoins de phénomènes plus large que lui. Il y a alors moins à défendre, moins de lutte contre, et plus d’accueil et d’acceptation de soi, de l’autre et de ce qui échappe au contrôle et à la volonté du mental…

L’individu identifié à sa pensée, et se pensant implicitement séparé du reste de l’univers passé et présent, est devenu un individu qui a oublié qu’il sert un dessein bien plus large que d’être auto centré dans sa narration de lui même. Et c’est bien là que l’individu tout comme l’humanité dont il fait parti, ce met à dérailler. Lorsque le mental commence à croire que c’est lui qui dirige et qu’il est l’origine et le créateur d’un monde qu’il façonnerait à l’image de ces idées. Alors même, que cet outil mental et les idées qu’il produit, ne sont que l’interface de conscience d’une guidance intuitive beaucoup plus large que lui.

C’est alors, quand il perd cette conscience et cette humilité, que le mental devient de plus en plus dictatorial, il ne prend plus ses informations d’une inter-connexion avec la nature, ni de nos sens qui nous renseignent sur notre relation et notre participation complexe avec cette nature. Il prend son information à partir de lui-même en se séparant du reste, au point qu’il peut finir par tourner en boucles obsessionnelles sur des auto-certitudes, déracinées de ce qui se passe réellement dans la pure présence de l’instant. Le mental humain est coincé entre sa projection sur le passé et sa projection sur le futur, mais il n’est jamais vraiment là, dans la plus grande réalité de l’instant.

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.

A un certain niveau de déconnexion, la boucle se transforme en enfermement et en enfer, souvent fait de peurs et de paranoïa, ce qui, a bien sûr un lien avec la manière dont l’humain peut traiter son prochain, la nature, les animaux, le reste de la planète et à fortiori lui-même. Il faut imaginer un rat dans sa roue tentant de fuir obsessionnellement quelque chose qui lui fait peur, et se mettant a courir toujours plus fort dans cette roue, enfermé qu’il est dans l’idée que c’est la seule solution pour réussir à s’enfuir. Et moins ça marche, plus le réel lui prouve qu’il a tort, et plus le mental s’auto-convainc qu’il doit faire encore plus de ce qui ne marche pas pour s’en sortir. Ce cercle vicieux dont le mental est incapable de sortir de lui-même, le mène a une caricature comportementale aux conséquences de plus en plus catastrophiques.

Et cela marche pour un individu tout autant qu’un groupe d’individus incapable(s) de se décoller des idées auxquelles ils sont identifiés. Et il n’y a pas plus enfermant et infernal que de tourner en boucle dans des idées ou représentations stériles qui n’ont plus aucun ancrage dans un réel sensitif, instinctif et intuitif. Par intuition je parle ici d’un état du corps qui ne passe pas par le mental, mais dont le mental peut se nourrir si il retrouve l’humilité de s’incliner devant lui. Le problème est qu’un mental qui tourne à vide sans jamais s’arrêter, est particulièrement énergivore, épuisant, lourd et asphyxiant, ce qui sont des sensations courantes en cas de charge mentale, en cas de pensées obsessionnelles, symptômes que l’on peut retrouver dans de nombreuses impasses existentielle chez les humains, y compris dans le cas du burn-out.

Ces constatations nous amènent tout naturellement à la proposition des Résonances Corporelles Intuitives (R.C.I). Sortir du mental pour lui redonner sa place d’outil est la clef, et reconnecter avec son corps dans l’instant présent, la solution évidente. Yoga, méditation, méthode respiratoire, hypnose, et Mindfullness, sont des chemins tout indiqués, avec cette petite note particulière que dans le cas du travail thérapeutique que je propose, il ne s’agit pas d’emblée de se calmer, s’apaiser et faire disparaître le « problème », mais plutôt de le rencontrer, de l’éprouver, de l’apprivoiser en apprenant a laisser se séparer la sensation et le mental. Mental qui s’avérera souvent être la première source de la souffrance, de par sa lutte absurde contre l’intuition inconsciente portée par les sensations et symptômes inconfortables. Ce qui ne veut pas dire que cette méthode ne s’applique que pour les dérangements du corps, il s’avère que toutes les situations comportementales bloquantes chez l’humain, ont leurs contre-parties sensorielles et énergétiques dans le corps, si l’on veut accepter de moins réfléchir et tourner plus consciemment son attention vers l’intérieur, c’est à dire vers la respiration et les sensations du corps.

Pascal Acklin Mehri Résonances Corporelles Intuitives

Sortir du mental implique de commencer par se le représenter de nouveau comme une partie et non plus comme le tout. Et à partir de là, cela laisse plus de place pour porter de nouveau attention aux ressentis dans le corps quand la barrière du jugement s’amenuise. Ces ressentis dans leurs formes subtiles peuvent se traduire par l’intuition qui ouvre le champ à l’existence d’un monde de conscience bien plus large que ce que le mental semblait circonscrire jusque là. Voyez alors le mental comme un enclos, et si nous prenons l’enclos pour la réalité nous sommes alors enfermés dans une représentation de la réalité, cette partie que nous prenons pour le tout, par identification au mental. La sortie du mental même momentané nous permet de percevoir un monde bien plus vaste en dehors de l’enclos. Cette conscience, cet éveil ne se fait qu’en mettant un pied en dehors du cercle de cet enclos du mental. Quand je suis enfermé dans ma représentation mental sans m’apercevoir de mon identification à ce mental, je peux nommer les murs de ma prison sans m’apercevoir que ce n’est que parce que j’y adhère sans recule que ce mur est devenu infranchissable. Franchir, c’est alors en quelque sorte redéfinir ce en quoi je crois, redéfinir mes repères mentaux. Retrouver une plasticité d’esprit qui replace le mental à sa juste place d’outil.

P.A.M

A quoi sert de décevoir ?

Psychothérapie Paris Image de Soi, savoir décevoir et être déçu...
Pascal Acklin Mehri Psychologue Paris, Confiance en Soi – Regard de l’Autre

La déception, qu’on cherche à l’éviter ou la braver, pèse un poids important dans l’orientation des comportements humains. Elle est en lien direct avec le jugement ou le regard que l’on porte sur les autres ou que l’on croit que les autres portent sur nous. L’aprentissage du pouvoir de la déception commence dés notre plus jeune âge, en même temps que l’on découvre ce qui fait plaisir et déplaisir à nos parents, l’école, ou la société. C’est un apprentissage qui nous façonne tout au long de notre vie en même temps qu’il cultive nos contradictions c’est à dire nos culpabilités les plus profondes. Chacun navigue sans cesse entre l’envie d’être dans la norme et l’envie de se différencier, l’envie de faire bien comme cela est attendu, et l’envie tout simplement de faire comme on le sent. Autrement dit, entre l’envie d’être bien vu, aprécié, aimé de nos parents, professeurs, boss et les autres en général, et l’envie d’être soi, même si cela déplait.

Mais que je décoive les autres, ou que je sois déçu par eux, ou par moi-même, la déception s’accompagne toujours de sensations et sentiments désagréables. On a donc tôt fait de vouloir soit d’une part de s’écarter de tout événement pouvant nous amener à ressentir cette expérience désagréable, soit d’autre part d’essayer de faire de son mieux pour écraser ou lutter contre le négatif qui pourrait nous envahir lorsque l’on cherche simplement à continuer à être soi-même, malgré le désaccord ambiant. Ceci peut amener à deux comportements extrêmes, s’adapter le mieux possible à la norme quitte à écraser certains besoins fondamentaux que l’on n’osera pas vivre ou seulement en cachette, ou alors forcer la provocation en clamant par ses comportements que l’on en a rien à foutre de ce que pense les autres, quitte à être dans une perpétuelle lutte pour être soi. Entre ces deux cas se place le commun des mortels, toujours en train de chercher le bon équilibre avec pour curseur principal le sentiment de culpabilité qui met en scéne cette contradiction essentielle, to be or not to be, être aimé ou ne pas être aimé, decevoir ou ne pas décevoir…

Ceux qui arrivent avec bienveillance à se réaliser comme ils sont, et non pas comme on voudrait qu’ils soient, sont justement ceux qui arrivent le mieux à apprivoiser les déceptions incontournables de la vie sans avoir ni besoin de s’écraser ni besoin de s’hyper affirmer pour exister. De fait, ils aprivoisent aussi forcément leurs différents niveaux de culpabilité et donc de contradiction interne. Mon propos est donc surtout ici de parler de la nécessité d’apprivoiser la déception, la sienne ou celle des autres lorsque l’on fait, que l’on veut faire, ou que l’on a fait, quelque chose qui nous semble juste par rapport à une information profonde qui nous vient de l’intérieur. Cette information intérieure, c’est aussi ce que l’on appelle les tripes ou encore l’intuition, la petite voix dont l’écoute fait que l’on avance toujours plus vers soi-m’aime.

Déception et réalisation de Soi

Car décevoir c’est aussi grandir un peu… En effet si la déception provient du décalage entre ce que dit notre petite voix intérieur et la manière dont cela va être jugé dans le cadre de perception des autres, il est indispensable d’accepter cette déception et de la traverser pour laisser place petit à petit, et de plus en plus souvent, à l’acceptation de Soi. Cela est d’autant plus nécessaire quand ce regard jugeant est à tel point intégré en nous qu’il est devenu le nôtre et que notre petite voix intérieur fait alors face directement à notre propre auto-jugement sur nous-même. En quelque sorte, la petite voix de l’intuition, celle de nos trippes, rencontre la grosse, et souvent envahissante, voix du mental. Cela peut alors déclencher une véritable guerre civile entre le Moi et le Soi. Le Moi résume, pour notre exemple, ce que serait notre personalité construite, ayant intégré un certain cadre de représentation culturel, social, religieux (etc..) qui défini moralement ce qui est bon ou mauvais, ce qui est bien ou mal, ce qui me fait juger de ma propre valeur ou de la valeur des autres. Le Soi serait une information intuitionnelle, corporelle, intime, manifestée dans le corps et ancrée dans quelque chose de bien plus vaste et juste (car non-mentalement construit..). Et donc de ce fait le Soi est souvent en désaccord avec les cadres de pensée déjà-là et qui nous entourent et nous façonnent dés la naissance.

Donc ce qui est juste en Soi n’est pas forcément en accord avec ce qui est jugé comme normal, acceptable, ou valorisable par le Moi. Lorsque le Moi rentre en lutte avec le Soi il y à alors contradiction entre mes valeurs induites et inculquées (auxquelles je peux consciemment avoir l’impression d’adhérer ou pas…) et cette intuition profonde qui défie les vérités préétablies. Ce qui fait que même si je fait quelque chose de profondément juste en Soi, je peux décevoir les autres, et/ou me décevoir moi-même. En bref, que le Moi auquel je me confronte soit celui du groupe (des autres), ou de moi-même, ce n’est jamais rien d’autre que le Moi qui est déçu. Bien sûr plus on s’identifie et on adhére sans recul avec ce Moi, qui pense ce que je pense que je suis ou devrait être, et plus la contradiction va être vive et le vécu de déception sera difficile lorsque l’intuition d’une vérité bien plus fondamentale du Soi vient à radiner le bout de son nez

Cette conception de la décéption entraîne un réévaluation globale du phénomène. Il s’agit de ne plus considérer la déception  comme la conséquence logique du fait que je n’ai pas été à la hauteur ou que l’autre n’ai pas été à la hauteur, car du coup je paye, je suis puni et c’est normal. Il s’agit au contraire d’un signal dans le corps, qui attire notre attention sur un conflit latent entre le Soi et le Moi. C’est à dire d’une part entre ce que je crois, ce que je pense qui devrait être, et d’autre part ce qui s’impose à moi (souvent contre mon gré) comme la vérité juste et intuitive de ce que je ressent plus profondément (sur moi-même, sur ma relation avec l’autre, sur mon rapport a ce travail, etc…) même si je n’étais pas prét à le regarder en face. La violence de la déception est d’autant plus grande que le Moi cherche à maintenir le contrôle sur ce que je crois ou suis habitué à croire, sur comment les choses doivent être, comment elle doivent se passer, comment le couple doit fonctionner, ce qu’est l’amour, comment il est normal que je me comporte ou que l’autre se comporte dans telle ou telle situation. Si je rencontre la déception de maniére régulière sans pouvoir m’en extraire, alors il est temps de considérer la répétition comme une tentative de votre inconscient de vous ouvrir les yeux pour remettre en question  le cadre de pensée qui vous fait souffrir et vous ouvrir un peu plus à cette intuition plus profonde qui attend que vous lui portiez plus d’attention.

Sortir de la déception implique alors d’accepter d’abord d’y rentrer et de l’explorer pour ce qu’elle est, une occasion de profonde remise en question. Et ici, ma proposition est toujours la même, l’exploration doit se faire de maniére sensorielle et non pas mentale. Ou plutôt, dans le processus que je propose, le mental doit perdre son statu de patron qui décide et contrôle, pour celui de simple outil au service de l’information distillée par le corps au moment de la déception. Le mental, les mots, la parole ne doivent plus servir à interpréter mais uniquement à décrire l’état sensoriel que l’on traverse. Même si au début cela peut paraître difficile pour certains, décrire ce que l’on ressent et non pas ce que l’on pense, nous oblige à prétter attention au Soi et non plus aux boucles sans fin des tergiversations névrotiques mentales qui se fixent uniquement sur le Moi Moi Moi. Or, plus on passe de temps à prêter attention aux informations du Soi dans le corps et plus on s’apporte la douceur attentionnelle qui est le seul remède à la violence émotionnelle que l’on est en train de traverser. Et plus on prends ce temps de la description dans le corps plus la description s’affine et devient évolutive, on constate que l’on peut alors redécouvrir des niveaux internes de bienveillance puis d’auto-guerison simplement parce qu’on a de nouveau developpé une forme d’écoute inconditionnelle de soi-m’aime, même quand initialement il s’agit découter un haut niveau de violence, de conflit et de désorganisation interne.

NB: Attention, je ne dis pas ici qu’il faut décevoir pour décevoir à tout pris, je dis que décevoir et être déçu sont des phénomènes inévitables et qu’ils sont partie constituante de la construction humaine. Apprivoiser la déception en acceptant de la ressentir et de la vivre permet potentiellement aux humains de grandir et d’évoluer vers une meilleur version d’eux-même. Ceci, en permettant le remaniement de toutes nos attentes, représentations et formes-pensées qui tentent de formater le réel non pas comme il est, mais comme nous croyons qu’il devrait être. Pour le re-phraser d’une autre maniére (car c’est le message principal de ce texte), la déception opére chaque fois que la vraie nature du réel, de l’autre ou de notre Soi profond, manifestent clairement qu’ils ne sont pas assujéttis à nos attentes et à toutes nos représentations mentales conscientes ou inconscientes auxquelles nous croyons qu’ils devraient logiquement obéir. C’est pourquoi, si elle est accompagnée et apprivoiséé, la déception peut nous ouvrir sur un monde de possibilité bien plus vaste et enrichissant que la représentation mentale limitée et limitante de nous-même des autres et du réel dans lequel nous ne savions pas encore que nous étions emprisonné(e)s…

P.A.M

A quoi sert le Burn-Out?

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Psychothérapie du Burn-Out, Comment sortir d'une impasse existentielle majeure...
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Quelle que soit sa forme, associé ou non avec une dépression, le burn-out est toujours le signe d’une rupture majeure dans la continuité de votre existence. Le burn-out veut dire littéralement, lorsqu’il vous arrive, que vous avez « brûlé » toutes vos réserves d’énergie vitale. Personnellement, je pense qu’il s’agit en fait d’un véritable système de sécurité de l’organisme, sorte d’avant-dernière tentative, avant la mort définitive, pour vous ramener à la raison. Que la mort en question soit existentielle (une vie de Zombie qui n’a plus le temps ni l’énergie pour l’essentiel, même si par ailleurs vous accumulez les succès professionnels…) ou réelle (mort du véhicule corporel), « ramener à la raison veut dire pour moi « vous obliger à prendre conscience du caractère catastrophique de votre situation existentielle (même en cas de confort financier) et vous obliger à vous recentrer sur des besoins plus essentiels à l’Etre que vous êtes ».

Ainsi, le burn-out, c’est tout votre corps qui vous informe d’un seul bloc, en vous coupant le « jus », qu’il n’a plus l’intention de vous laisser courir à votre perte dans cette course infernale dans laquelle votre mental dictatorial vous aiguille depuis déjà trop longtemps. Cette Energie de Vie est précieuse et il est temps de la rapatrier, en vous obligeant à la pause forcée, pour la réorganiser vers des directions de vie plus profondément signifiantes. Plus signifiantes que ce dans quoi vous placiez désespérément toute cette énergie, jusque-là. Ici, quel que soit le niveau de violence avec lequel vous vivrez ce passage de votre vie, il vous faut savoir que cet événement est le symptôme d’une transition obligée d’une manière de vivre qui va devoir s’arrêter et changer pour laisser la place à une manière plus accordée de vivre votre existence. Plus « a-corps-dée », c’est-à-dire vers une manière d’être plus en accord avec des principes et des nécessités profondes de votre Etre véritable, que vous avez manifestement négligé en vous depuis déjà trop longtemps.

La violence de la « claque » que vous venez de prendre est en général à la hauteur de l’aveuglement dans lequel vous viviez. Ce qui ne veut pas dire que tout dans votre vie doit être remis en question, ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain, le changement peut et souvent doit être aussi progressif que la « baffe » a été radicale. Un arrêt brutal nécessite souvent une longue prise de recul pour digérer ce qui est en train de se passer. Si le message de pause n’a pas pu être entendu autrement que par une injonction et un arrêt violent du corps, indépendant de votre volonté, cela implique qu’il va vous falloir d’abord « ouvrir les yeux » et réévaluer cet arrêt brutal comme autre chose qu’une malédiction qui s’abat sur vous. Cette prise de conscience en soi seule est déjà, pour beaucoup, une étape difficile à passer, en plus des conséquences médicales éventuelles qu’il va falloir aussi traverser. Ici, souffrance, déni, frustration,  colère, apathie, et victimisation, pourraient bien être tout d’abord vos compagnons de lit. Et c’est seulement quand vous aurez commencé à lâcher un peu prise sur ce « grand malheur » qui vous arrive que vous pourrez passer enfin à l’étape suivante, à savoir « comment je fais maintenant pour faire face à l’incertitude de cette part d’inconnu qui me fait désormais face. A savoir, la suite de ma nouvelle existence… »

Entendez bien aussi que ce mur du burn-out, quelque fois pris à pleine vitesse, n’est absolument pas non plus une punition liée à je ne sais quelle faute que vous auriez commise. De même que ne pas avoir écouté les messages moins forts que votre corps vous avait déjà immanquablement  envoyé avant ce dernier grand clash n’est pas lié à une faute ou un déficit de votre part. Si vous n’avez pas pu entendre plus tôt et prendre en compte les différents « warnings » avant le crash, c’est que d’autres impératifs inconscients et pas forcément rationnels étaient alors encore trop puissants en vous pour que vous puissiez intégrer plus sereinement l’information. Qu’à cela ne tienne, maintenant que vous êtes « immobilisé » dans l’incapacité de retourner à vos excessives occupations habituelles, le travail d’écoute et de prise de conscience va enfin pouvoir se faire. Mieux vaut tard que jamais et rien ne sert de vous martyriser pour ne pas l’avoir fait plus calmement plus tôt. Si cela ne s’est pas fait, c’est que cela n’était tout simplement pas psychiquement possible avant. Mais ça l’est maintenant…

(à suivre…)

P.A.M