A quoi sert le Burn-Out?

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Psychothérapie du Burn-Out, Comment sortir d'une impasse existentielle majeure...
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Quelle que soit sa forme, associé ou non avec une dépression, le burn-out est toujours le signe d’une rupture majeure dans la continuité de votre existence. Le burn-out veut dire littéralement, lorsqu’il vous arrive, que vous avez « brûlé » toutes vos réserves d’énergie vitale. Personnellement, je pense qu’il s’agit en fait d’un véritable système de sécurité de l’organisme, sorte d’avant-dernière tentative, avant la mort définitive, pour vous ramener à la raison. Que la mort en question soit existentielle (une vie de Zombie qui n’a plus le temps ni l’énergie pour l’essentiel, même si par ailleurs vous accumulez les succès professionnels…) ou réelle (mort du véhicule corporel), « ramener à la raison veut dire pour moi « vous obliger à prendre conscience du caractère catastrophique de votre situation existentielle (même en cas de confort financier) et vous obliger à vous recentrer sur des besoins plus essentiels à l’Etre que vous êtes ».

Ainsi, le burn-out, c’est tout votre corps qui vous informe d’un seul bloc, en vous coupant le « jus », qu’il n’a plus l’intention de vous laisser courir à votre perte dans cette course infernale dans laquelle votre mental dictatorial vous aiguille depuis déjà trop longtemps. Cette Energie de Vie est précieuse et il est temps de la rapatrier, en vous obligeant à la pause forcée, pour la réorganiser vers des directions de vie plus profondément signifiantes. Plus signifiantes que ce dans quoi vous placiez désespérément toute cette énergie, jusque-là. Ici, quel que soit le niveau de violence avec lequel vous vivrez ce passage de votre vie, il vous faut savoir que cet événement est le symptôme d’une transition obligée d’une manière de vivre qui va devoir s’arrêter et changer pour laisser la place à une manière plus accordée de vivre votre existence. Plus « a-corps-dée », c’est-à-dire vers une manière d’être plus en accord avec des principes et des nécessités profondes de votre Etre véritable, que vous avez manifestement négligé en vous depuis déjà trop longtemps.

La violence de la « claque » que vous venez de prendre est en général à la hauteur de l’aveuglement dans lequel vous viviez. Ce qui ne veut pas dire que tout dans votre vie doit être remis en question, ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain, le changement peut et souvent doit être aussi progressif que la « baffe » a été radicale. Un arrêt brutal nécessite souvent une longue prise de recul pour digérer ce qui est en train de se passer. Si le message de pause n’a pas pu être entendu autrement que par une injonction et un arrêt violent du corps, indépendant de votre volonté, cela implique qu’il va vous falloir d’abord « ouvrir les yeux » et réévaluer cet arrêt brutal comme autre chose qu’une malédiction qui s’abat sur vous. Cette prise de conscience en soi seule est déjà, pour beaucoup, une étape difficile à passer, en plus des conséquences médicales éventuelles qu’il va falloir aussi traverser. Ici, souffrance, déni, frustration,  colère, apathie, et victimisation, pourraient bien être tout d’abord vos compagnons de lit. Et c’est seulement quand vous aurez commencé à lâcher un peu prise sur ce « grand malheur » qui vous arrive que vous pourrez passer enfin à l’étape suivante, à savoir « comment je fais maintenant pour faire face à l’incertitude de cette part d’inconnu qui me fait désormais face. A savoir, la suite de ma nouvelle existence… »

Entendez bien aussi que ce mur du burn-out, quelque fois pris à pleine vitesse, n’est absolument pas non plus une punition liée à je ne sais quelle faute que vous auriez commise. De même que ne pas avoir écouté les messages moins forts que votre corps vous avait déjà immanquablement  envoyé avant ce dernier grand clash n’est pas lié à une faute ou un déficit de votre part. Si vous n’avez pas pu entendre plus tôt et prendre en compte les différents « warnings » avant le crash, c’est que d’autres impératifs inconscients et pas forcément rationnels étaient alors encore trop puissants en vous pour que vous puissiez intégrer plus sereinement l’information. Qu’à cela ne tienne, maintenant que vous êtes « immobilisé » dans l’incapacité de retourner à vos excessives occupations habituelles, le travail d’écoute et de prise de conscience va enfin pouvoir se faire. Mieux vaut tard que jamais et rien ne sert de vous martyriser pour ne pas l’avoir fait plus calmement plus tôt. Si cela ne s’est pas fait, c’est que cela n’était tout simplement pas psychiquement possible avant. Mais ça l’est maintenant…

(à suivre…)

P.A.M

D’autres manières de percevoir la Dépression!

Thérapie de la Dépression. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Il existe d’autres manières de comprendre et d’interpréter la Dépression. J’ai moi-même traité le sujet ici même sur plusieurs chapitres (Chap. I, Chap. II, et  Chap. III). Ce thème mérite que l’on puisse accéder au plus grand nombre de manière à le voir possible pour lui redonner des perspectives que la représentation monolithique médicale classique ne lui permet pas d’avoir. Les vidéos suivantes sont en anglais, dans certains cas il est possible de rajouter des sous-titres. J’en suis désolé, mais sur certains plan les Anglo-Saxons ont encore un métro d’avance sur nous…

1) A complementary new way of seeing De-pression…
Une manière nouvelle et complémentaire de la vidéo suivante de concevoir cette « maladie ».

Depression is a disease of civilization: Stephen Ilardi at TEDxEmory!

2) Interesting alternative ways of seeing De-pression. Not everything is coming from the brain, but what is going on in the brain is certainly the reflection of what is going on in your life, in your family and in society… I’ll add that De-pression is the reflection of what is going on in your mere existence.

Rethinking How We Understand and Treat Depression: Charles Raison at TEDxTucsonSalon!

3) Témoignage poignant d’un vrai vécu de Dé-pression. True testimony of Depression…

We Need to Talk about Depression: Darryl Neher at TEDxBloomington!

4) A nice other TED about Depression and his link with existential absence of meaning in Life, as modern society seemed to develop more and more meaningless way of being in this world. J’aime particulièrement sa conclusion qui prend à contre-pied la plus part des a priori concernant la dé-pression.

TEDxMaribor – Neel Burton – The Anatomy of Melancholy: Can depression be good for you?

5) Le Suicide, parlons-en! Souvent la dernière étape de la « dé-pression », comme la manifestation ultime d’une profonde impasse existentielle. Témoignage!

Why we choose suicide | Mark Henick | TEDxToronto!

Other ways to perceive Depression!

Depression therapy. Psychotherapy practice. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Psychotherapy practice. At the crossroads of Paris 8, Paris 9, Paris 17 and Paris 18.

There are other ways to understand and interpret Depression. I myself have written on this subject here on several chapters (Chap. I, Chap. II, and Chap. III). This theme deserves access to as many people as possible in order to give it back new and better perspectives than the classical medical monolithic representation. The following videos are in English, in some cases, it is possible to add subtitles. I’m sorry for my french readers, but in some aspect, the Anglo-Saxons are still one subway ahead of us…

 

 

1) An additional new way of seeing Depression…
Depression is a disease of civilization: Stephen Ilardi at TEDxEmory!

2) Interesting alternative ways of seeing Depression. Not everything is coming from the brain, but what is going on in the brain is certainly the reflection of what is going on in your life, in your family and in society… I’ll add that Depression is the reflection of what is going on in your mere existence.

Rethinking How We Understand and Treat Depression: Charles Reason at TEDxTucsonSalon!

3) Poignant testimony of a true experience of Depression…

We Need to Talk About Depression: Darryl Neher at TEDxBloomington!

4) A nice other TED about Depression and its link with the existential absence of meaning in Life, as modern society appeared to develop more and more meaningless ways of being in this world. I particularly like his conclusion, which gives new light on the old preconceptions about depression.

TEDxMaribor – Neel Burton – The Anatomy of Melancholy: Can depression be good for you?

5) Suicide, let’s talk about it! Often the last stage of « depression » as the ultimate manifestation of a deep existential impasse. Testimony!

Why we choose suicide Mark Henick (c) TEDxToronto!

A quoi sert la Dépression ? Chapitre III.

Ecoute de la Dépression. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Dépression, Chap III.

Un autre aperçu de la dépression est son lien avec un décalage profond entre certaines perceptions subtiles, sorte d’extra-sensibilité ou sensorialité, dont on peut faire l’expérience dès l’enfance. Cela peut toucher toute sorte de domaines et donc bien sûr celui des émotions. L’on ressent des choses profondes concernant ses parents, sa famille, son environnement, sans avoir le niveau de conscience suffisant pour pouvoir en faire quelque chose et l’on ressent en même temps le niveau de conscience ambiant qui permettra ou non d’accompagner l’élaboration de ces perceptions.

L’on ressent que certaines choses sont cachées, tabous, gênantes, ou encore en désaccord avec les principes, les lois ou la culture ambiante. L’on ressent que ce que l’on perçoit confusément, les vérités qui nous habitent et qui demandent à être explorées entrent en contradiction ou risquent de déstabiliser les systèmes établis. Tous cela n’est pas conscient, mais le malaise peut grandir en âge à mesure que l’on passe les étapes de l’enfance. Il peut alors s’installer un décalage avec ce que l’on sent vrai en Soi, sans trouver d’accompagnement bienveillant ou tout simplement ouvert à cet inconnu que l’on souhaite explorer. On s’écarte alors de sa vraie nature pour adhérer au système ambiant pour une question de survie, parce que cela n’est pas possible autrement, pour ne pas fâcher nos parents, ne pas les perdre, parce que l’on n’a pas tout seul la conscience et la force suffisantes pour l’explorer seul(e) ou chercher ailleurs l’accompagnement nécessaire. Ce décalage, dès l’enfance, souvent dans l’adolescence, ou plus tard dans la vie d’adulte, finit par créer un écart trop important entre le Moi et le Soi. Il s’agit d’un écart entre notre partie adaptée (avec pour coût existentiel la répression de notre créativité vitale) et notre être plus profond qui demande encore à se réaliser.

Cet écart dont le maintien est extrêmement coûteux en énergie, peut entraîner la dépression. C’est-à-dire la perte de sens de sa propre existence, à quoi bon continuer dans une direction de vie qui mène à une contre-réalisation de soi-même. La dépression devient le symptôme de l’écart de plus en plus flagrant entre le Moi et le Soi. C’est cet écart, qui est « pathologique » et mortifère, et pas la dépression elle-même, qui est alors en fait un signal d’alarme d’une déviation existentielle profonde, de l’impossibilité de découvrir, de suivre, d’explorer sa vraie voie.

Une fois enfermé et récupéré socialement par la psychopathologie, le sujet est identifié et s’identifie à un dysfonctionnement, alors que justement la dépression montre au contraire que le système naturel intérieur fonctionne très bien en signalant de plus en plus fortement que l’on fait fausse route en essayant de suivre et de s’intégrer désespérément dans une voie d’existence qui n’est pas la sienne.

Lorsque l’on se coupe le doigt, ce n’est pas la douleur qui est le problème, mais la coupure sur laquelle elle vient attirer l’attention, et c’est cette coupure qu’il faut alors soigner… De la même manière la dépression n’est pas le problème, c’est un système d’alerte particulièrement adapté aux personnes ayant une sensibilité suffisamment forte pour détecter, sans pouvoir l’assumer ou le comprendre, une vie bien plus complexe et riche en possibilité que ce que les modèles ambiants veulent bien décrire.

Ainsi, souvent, j’ai pu constater que des personnes dépressives que j’ai rencontrées se percevaient comme vides et inadéquates, inadaptées, dans une vision négative d’elles-mêmes, alors même que progressivement la thérapie nous menait à une prise de conscience de plus en plus évidente qu’au contraire du vide il y avait et depuis toujours un grand « plein » en eux attendant depuis longtemps de pouvoir enfin être exprimé, « conscientisé » et réalisé dans des choix de vie plus personnels et pas toujours conformes aux normes sociales imprimées et intégrées en eux.

Là encore l’accompagnement thérapeutique, ouvert sur le possible et l’inconnu, peut faire toute la différence avec une vision moins sclérosée de ce que la dépression cherche à mettre en clarté.

 (à relire… « la dépression » Chapitre I)

A quoi sert la Dépression ? Chapitre II.

Psychothérapeute Dépression Paris. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

La Dépression, Chap II.

Or une des raisons pour laquelle le phénomène s’enferme dans le temps est justement parce qu’il n’est d’emblée pas accepté, et souvent pas acceptable. C’est souvent le cas socialement car le moment de dépression est vécu comme un moment de faiblesse et de vulnérabilité qui est donc aussi mal vu. Ce à quoi se rajoute la peur d’entrer dans quelque chose dont on craint que cela ne fasse qu’empirer les choses, et on peut même fantasmer de devenir un grand déprimé chronique comme on en a vu dans notre entourage ou comme on en parle dans les journaux. Dans les cas de situation de survie immédiate sur une longue durée (la guerre par exemple..) il n’est tout simplement pas possible de vivre son moment de dépression tranquillement, et plus tard, lorsque la situation est enfin plus calme, on peut avoir enterré beaucoup trop de choses pour laisser émerger la souffrance, la tristesse et la dépression.

L’individu lutte contre le processus de dépression et refuse secrètement son avènement plus complet qui, même s’il amènera son lot de turbulences intérieures, est le seul moyen d’arriver à une plus grande harmonie pour continuer son chemin de vie. On trouve alors un type de personne qui n’en a pas forcément l’air, mais mène, même sans le savoir, une lutte quotidienne contre la dépression, cet événement si hautement inacceptable. Pour certains il se peut que l’effondrement se produise alors soudainement enfin à un moment inattendu qui les rend particulièrement démuni et les fait entrer dans un processus qui déraille et qui se renforce par le fait qu’il produise encore plus d’inacceptable…. cela devient un cercle vicieux, plus je lutte contre ma dépression, qu’elle soit manifeste ou refoulée silencieusement en moi, et plus je la renforce car s’opposer à un phénomène naturel aussi capital que celui-là peut devenir avec le temps hautement contre-productif.

Quelquefois encore, la personne est de plein-pied dans sa dépression, elle a donc déjà franchi un cap et fait une partie du chemin mais ne peut pas « en sortir » et aller plus loin. Car sans accompagnement conscient le sens de cette dépression lui échappe et au lieu de servir à préparer le printemps, c’est un hiver éternel qui s’installe et rentre en résonance avec un usage croissant d’antidépresseurs. La personne reste bloquée dans sa souffrance et dans cette pause qui n’en finit plus de durer, car sinon cela signifierait une acceptation plus globale de sa situation de vie, et de ce qui lui arrive, de certaines impasses ou traumas dont il faut prendre conscience, et quant il s’agit de mort, de maladie ou d’abandon, il s’agit par excellence souvent de phénomènes hautement in-digestibles dans notre société. Certains traumas sont encore plus profonds, quelquefois intra-utero, voire transgénérationnels, ce qui rend pour la personne le passage vers autre chose encore plus difficile surtout quand du coup elle ne sait pas vraiment de quoi elle serait censée faire le deuil.

On le voit, « sortir » d’une dépression n’est pas ici une question de volonté, personne n’a consciemment envie de rester en dépression. Il s’agit avant tout d’une question de cadre (historique, social, culturel, religieux) et d’accompagnement. Accepter la dépression comme phénomène naturel peut changer la donne et permettre non plus de lutter contre, mais plutôt d’essayer de comprendre pourquoi le phénomène se maintient sans pouvoir se réaliser et s’accomplir normalement. C’est un peu comme si on entrait dans l’hiver, événement naturel des cycles de la vie, sans pouvoir le traverser pour arriver normalement aux portes du printemps. On ne lutte pas contre l’hiver, on l’accepte, on l’apprivoise et on le traverse…

La différence se fait alors non seulement dans le fait de pouvoir enfin sereinement vivre sa dépression, sans contrainte, culpabilité et tabou, mais surtout de le faire dans un cadre et dans un partage qui l’autorisent et l’accompagnent comme un phénomène initialement naturel et nécessaire, qui s’est transformé en un mécanisme vicieux qui tourne à vide et est particulièrement dispendieux en énergie vitale.

(à suivre… « la dépression » Chapitre III)

A quoi sert la Dépression ? Chapitre I.

Psychologie de la Dépression. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

La Dépression, Chap I.

Quand on parle de dépression, on l’associe généralement à des représentations extrêmement négatives et donc à une situation de vie que l’on a principalement envie d’éviter. Pourtant il peut être intéressant de rappeler qu’en psychologie le phénomène de la dépression est un phénomène normal du fonctionnement humain qui nous accompagne de manière régulière tout au long de notre vie. Il s’agit d’un mécanisme qui accompagne les différents changements de notre existence, et le phénomène peut être d’autant plus marqué que le changement est important.

La dépression est partie intégrante du mouvement du deuil consécutif à une perte, mais il faut considérer que la perte est aussi présente lorsque l’on réussit ou que l’on obtient quelque chose de nouveau et de positif. Ainsi lorsqu’on a passé un certain temps et mobilisé de l’énergie et de l’attention dans la réalisation d’un objectif, l’obtention de cet objectif (examen, mariage, nouvel emploi, nouveau statut, donner naissance, etc.) marque aussi souvent le passage d’un moment de sa vie où de l’ancien, du connu, va devenir  petit à petit du nouveau, de l’inconnu dont on ne maîtrise pas toujours très bien le contenu et ses conséquences.

Même s’il à été voulu, le passage du connu vers l’inconnu lié à la nouvelle situation peut être aussi vécu au moins en partie et plus ou moins consciemment comme une perte, et donc entraîner un moment dépressif. Il s’agit alors d’un moyen très efficace de notre psyché pour nous permettre de faire de manière la plus équilibrée possible le deuil de notre ancienne vie, c’est-à-dire accompagner la transformation dans notre évolution en vivant un moment de stand-by où il est impossible de faire autre chose que de s’isoler et de vivre tranquillement son apathie, ou sa tristesse, sous la couette, chez soi, dans un environnement protégé, où il n’y a pas forcément quelque chose à faire, juste à laisser la transformation s’opérer. À un moment ou un autre le passage se fait et l’on est prêt alors à vivre la suite.

Bien sûr, tout cela est d’autant plus valable pour une situation de changement non souhaitée (accidents, morts, perte d’emploi, séparations, échecs, etc.). Mais il peut prendre une plus grande ampleur car il a une plus grande chance de ne pas être accepté. Car, faire le deuil, c’est accepter de se laisser traverser par ce moment de dépression qui va aider à faire le passage, donc c’est aussi apprendre à accepter la situation. Moins il y a de freins, et plus harmonieusement se font l’intégration et la possibilité de rebondir et de tirer le meilleur parti de ce passage de vie.

Le problème survient lorsque quelque chose dans ce passage de vie est innacceptable, alors le phénomène naturel de la dépression s’enkyste, il ne passe pas et commence à prendre toute la place, dominant petit à petit tous les autres phénomènes naturels qui ont eux aussi leur place dans le fonctionnement de la vie d’un humain. La dépression en équilibre dans le temps avec tous le reste n’est pas un problème, il le devient lorsque le système se bloque et devient une fin en soi, et non plus un passage.

(à suivre… « La dépression », Chapitre II)