La Culpabilité, à quoi ça sert? Chapitre I

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Psychologie de la Culpabilité.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

CULPABILITE, une réalité qui hante nombre d’humains sur cette planète. Manifestation entêtante et persécutante de la Faute originelle ? Punition douloureuse céleste pour toutes nos erreurs ou nos divergences négatives ? Ou encore angoissante persécution de nos entrailles pour manifester l’opprobre et la honte de tous nos vices cachés ?

ABSOLUMENT PAS!

Toute mon expérience de thérapeute tend vers une conclusion qui n’a rien avoir du tout avec la sacro-sainte faute, ou la punition de nos pêchers ou de nos « mauvaises » actions ou intentions.

Toutes les sensations corporelles que nous relions au sentiment de culpabilité sont purement et simplement une information du Soi inconscient qui nous met en contact avec l’existence d’une contradiction intérieure profonde dont les conséquences existentielles sont suffisamment importantes pour que notre corps et l’inconscient derrière, tentent par tous les moyens, même les plus désagréables, d’attirer notre attention.

Bien sûr, tant que nous interprétons ces signaux « désagréables » de manière totalement conditionnée comme la résultante d’une faute ou d’une punition, il est impossible d’en apprivoiser la « substantifique moelle ». Et si nous avons appris très tôt dans l’enfance à nourrir cette interprétation négative de nous-même et de ce que notre corps nous dit, alors les sensations associées à ce que l’on appelle la culpabilité, peuvent quelquefois devenir insupportables.

Pourtant on peut comprendre plus facilement avec la douleur quand on se blesse physiquement, qu’il s’agit d’une information, désagréable peut-être, mais absolument indispensable pour attirer notre attention sur un problème dont il va falloir prendre soin. C’est exactement la même chose dans le cas des sensations désagréables associées à la « culpabilité », sauf que sans décryptage et plusieurs siècles de bidonnages interprétatif social, culturel et religieux, il n’est plus possible d’entrevoir une interprétation qui soit respectueuse de soi-même.

Cette interprétation bien plus respectueuse de Soi, concernant les sensations de culpabilité, est la suivante…

Imaginons un petit enfant qui joue tranquillement au bac à sable, il ne souhaite pas prêter sa pelle ou son seau, quelles que soient ses raisons, mais un de ses parents intervient en lui faisant comprendre que c’est « vilain » de ne pas partager et il lui demande donc de le faire, voire même il l’oblige à le faire. Ici commence un débat intérieur et une contradiction qu’il est difficile à résoudre pour l’enfant. Équation qui s’aggrave avec le temps et le niveau de névrose du milieu ambiant…

L’équation intérieure est la suivante, je veux faire plaisir à mon papa ou à ma maman car je ne veux pas qu’ils me considèrent comme « vilain » ou « méchant » ce qui en langage inconscient d’enfant se traduit par le pire des résultats, le pire des fantasmes : « Ils vont cesser de m’aimer ». Et d’un autre côté, toutes mes tripes me disent que je ne veux pas prêter mes jouets. Peut-être que je veux juste rester seul, tranquille ce jour-là, ou à ce moment-là, peut-être que je perçois (comme nous le faisons tous adulte..) que cet autre enfant ne me revient pas et que je ne souhaite pas d’interaction particulière spécifiquement avec celui-là, ou peut-être tout simplement que je suis à un âge où délimiter et protéger mon « territoire » est instinctivement bien plus capital pour l’instant que de répondre à une instance sociale de la politesse, du « politiquement correct » de ma mère envers la fille de la voisine avec qui elle veut rester en bon termes, ou du système de valeur de mon père qui implique que partager est bien. (Ce qui ne veut pas dire que « partager » n’est pas aussi une bonne chose, c’est obliger à partager qui peut poser problème, puis faire peser une dévalorisation sur l’enfant qui veut suivre un autre choix que celui du parent…)

Me voilà donc avec un dilemme dont chaque choix peut avoir des conséquences désagréables, soit je pique une crise (probablement la réaction la plus saine..), soit je m’écrase et je fais ce que l’on me demande. La crise me permet d’assumer mon besoin profond mais me confronte au fait de déplaire à mes parents, et m’écraser, par définition, écrase mon besoin premier mais m’assure l’appréciation positive de mes parents. Dans un cas comme dans l’autre le niveau d’intensité de la contradiction réglera le niveau d’intensité de ce que l’on appelle la culpabilité. Et ce niveau d’intensité dépendra directement de ce que je ressens du type de réaction de mon environnement. Plus la réaction est « difficile » et plus le phénomène prendra de l’ampleur avec le temps, la répétition, et de manière variable selon les valeurs, les tabous et les souplesses ou rigidités de l’environnement familial, social, culturel ou religieux. Cette équation, et la manière dont on m’a aidé à la vivre, m’accompagnera tout au long de ma vie, ici commence le chemin de croix de la culpabilité qui se déclenchera chaque fois que dans cette vie je voudrais valider un besoin personnel qui ne sera pas en accord avec des valeurs, des règles ou des attentes, qu’elles soient réelles, supposées, imaginaires, implicites ou explicites, qu’elles soient extérieures à moi ou intériorisées en moi…

A suivre… « Culpabilité, à quoi tu sers? Chapitre II

Comment apprivoiser la culpabilité (en Vidéo cette fois) Part I

P.A.M