Angoisse, à quoi tu sers? Chap III

Accompagner sa peur, gérer son Angoisse. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Psychothérapie de l'angoisse, gestion du stress
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Comment faire Avec votre Angoisse ? Chapitre III

À un certain moment il faut considérer l’angoisse comme une alliée, qui détient une somme d’informations qu’elle cherche à nous délivrer; moins on veut l’écouter, plus on veut la fuir, et plus elle va se faire entendre, car les messages en question sont capitaux pour la conduite de notre existence. (Bien sûr s’écouter est, pour beaucoup d’entre nous, quelque chose qui doit patiemment se réapprendre…) Du coup ce qui pourrait passer en douceur, si notre écoute de nous-même, notre bienveillance pour nous-même était au niveau adéquat, va devenir une sirène qui nous crie douloureusement dans le corps qu’il est temps de ne plus faire la sourde oreille….

Écouter son angoisse, c’est tout le contraire de la subir en espérant qu’elle se taise le plus vite possible. Mais, pour écouter son angoisse, deux conditions de base sont nécessaires :

  1. Un minimum de prise de conscience qu’il y a bien quelque chose à entendre derrière le bruit apparent. Ce qui implique la volonté d’aller explorer dans une attitude très différente beaucoup plus proche de la curiosité que de la peur, la fuite, la tétanie ou la lutte.
  2. Un espace de sécurité suffisant (condition sine qua non!) pour pratiquer cette exploration dans les meilleures conditions possibles. Il faut pour cela un temps et un lieu où vous ne serez ni en danger, ni dérangé, ni jugé, ni en obligation d’action quelle qu’elle soit. Si vous pouvez en plus partager en vous sentant sereinement accompagner vous avez alors la clef maîtresse de ce qu’est une psychothérapie.

Le travail se fait alors comme une exploration spéléologique dans le partage, la parole et la descente de plus en plus profonde dans les sensations du corps, quelles que soient ces sensations même les plus désagréables. L’on revit en général de l’intérieur, assez facilement, son angoisse rien qu’en évoquant à son esprit la ou les situations anxiogènes. La différence avec ce que l’on subit habituellement s’est qu’on le fait ici volontairement, loin de toute réalité factuelle anxiogène et sans qu’il n’y ait aucune conséquence particulière autre que la possibilité d’apprivoiser tranquillement les sensations dans le corps. Quand je dis « pas de conséquences particulières », cela implique que vous n’avez pas à supporter en plus ce que ces crises peuvent habituellement entraîner dans la relation avec les autres. Ni leurs réactions de protection, ni leurs incompréhensions, ni leurs peurs ou leurs violences réactionnelles, ni leurs indifférences, ni même vos tentatives éventuelles de cacher vos crises pour vous protéger ou les protéger de toutes ces conséquences réactionnelles.

Ensuite seule l’expérience peut vous aider à comprendre de l’intérieur les résultats et l’intérêt de ce dispositif d’écoute thérapeutique. En effet, il n’est pas simple d’expliquer ce que l’on retire de ce type d’écoute et de partage dans son corps, car c’est un peu comme tenter de décrire le goût d’une pomme, le seul moyen de savoir s’est d’essayer. Dans notre cas c’est seulement essai  après essai, étape par étape, que l’on va percevoir le changement progressif mais radical que cela peut entraîner..

Par cet apprentissage et quelques années de parcours personnel (temps nécessaire à la maturation profonde de ma compréhension du phénomène), les monstrueuses boules de pétanque qui habitaient régulièrement le plexus de mon adolescence sont devenues de douces petites alertes qui sonnent aujourd’hui comme une sorte de chatouillis, qui se dissout définitivement dès que mon attention s’aiguise à leurs messages. Aussi incroyable que cela puisse paraître cela peut véritablement devenir un jeu, une excitation et même un plaisir quand l’expérience se propose à partir de cette disposition d’esprit.

Angoisse et Ouverture du Coeur !

Récemment j’ai même découvert en entrant plus profondément dans ces petites alertes d »angoisse » qu’elles se traversaient comme une porte et s’ouvraient non seulement sur un sentiment de plaisir, mais aussi potentiellement d’Amour avec un grand « A ». C’était une découverte surprenante, supérieure, profonde et déstabilisante après coup. Je n’ai connu cette ouverture du coeur par l’écoute de l’angoisse qu’une seule fois il y a un an environ et je perçois bien que c’est encore pour moi une étape que je freine à franchir de nouveau. Car comme je l’ai dit cela est déstabilisant et surtout cela change tout… C’est donc une voie que j’ai encore besoin d’explorer, mais il s’agit clairement d’un voie royale et il se pourrait bien en définitif que ce que l’on appelle « Angoisse » soit en fait un puissant message contrarié, refoulé, interdit, rejeté, repoussé, d’Amour pour Soi, la quintessence même de l’Estime de Soi!

à relire… « Qu’est ce que l’angoisse » Chapitre I

P.A.M

A quoi sert l’Angoisse? Chapitre II

Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9. Psychologie de l'angoisse, Psychothérapie de l'angoisse.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

Comment traverser la « Crise » d’Angoisse? Chapitre II

L’angoisse, si on la fuit, si on la mate (avec des médicaments par exemple…), si on la refoule, ou même si on arrive momentanément à la calmer (avec de la relaxation ou un travail sur la respiration par exemple…) cette angoisse est susceptible de resurgir à n’importe quel moment de manière inopportune et déclenchée par des scénarios répétitifs souvent « irrationnels » comme ceux liés à la jalousie par exemple, ou encore liés à certaines phobies, de lieux, d’objets, de situations ou d’événements précis qui ne sont pas toujours possibles à éviter. Quelquefois il est même impossible de relier les crises à quoi que ce soit d’apparemment déclencheur, ce qui nous laisse dans un désarroi et une non-maîtrise encore plus totale.

C’est un peu comme si vous viviez en permanence sur une croûte de glace qui menacerait de céder à la fois à tout instant, et en même temps par intermittence puisque la croûte se reforme après la crise. En effet, les crises, quels que soient leur fulgurance et leur niveau de violence, finissent toujours par passer d’une manière ou d’une autre. Et même si l’on a l’impression que l’on va mourir ou que quelque chose de gravissime va arriver, si l’on ne fait pas de passage à l’acte dangereux pour soi-même, l’angoisse elle même ne tue en général personne et vous vous retrouvez toujours à chaque fois vivant à la sortie du tunnel.

C’est là que peut intervenir une autre manière de percevoir le phénomène de l’angoisse

Au moment où la glace craque (quelle que soit la raison apparente) et que votre pied traverse cette couche froide pour s’enfoncer inexorablement dans un trou semblant être sans fond (sur le moment), vous glissez, et vous perdez l’équilibre en parallèle avec une peur grandissante pouvant aller vers une éventuelle panique. Pourtant c’est aussi un moment qui vous apprend quelque chose. Cela pourrait vous faire prendre conscience que, si la crise est violente, c’est aussi parce que vous marchez, même sans vous en apercevoir, en permanence et peut-être depuis longtemps, sur une couche de glace et non pas sur une sol intérieur plus solide. Or quand le pieds traverse, c’est peut être donc aussi qu’il est à la recherche de ce sol plus solide qui existe quelque part un peu plus loin, un peu plus bas sous cette glace.

Ainsi, si la crise vous amène momentanément et par intermittence à un niveau 10 sur l’échelle de l’anxiété, vous pouvez commencer à prendre conscience que cela veut aussi dire que vous êtes en permanence déjà à un niveau 2 ou 3 d’anxiété et de stress, comme un fond sonore invisible qui vous accompagne dans votre vie quotidienne, comme une habitude, tout au long de vos journées et même de vos nuits. Ce que je suis en train de dire c’est que lorsque l’on est sujet à des crises régulières d’angoisse, c’est aussi souvent que l’on a en permanence les pieds sur une couche intérieure glissante et instable éloignée d’un sol plus solide, de la terre ferme et stable. Et ce n’est pas la même chose de devoir faire face à une rafale de vent quand on repose sur un sol glissant (anxiété de départ et de base à +3 en permanence) que si l’on a les deux pieds ancrés sur un sol ferme (anxiété de départ normale à 0).

Cette perception des choses implique que chaque crise est à la fois une mise en évidence de cet état d’être anxieux de départ (que vous le perceviez ou non…) et en même temps une tentative maladroite de rechercher dans la détresse, à tâton dans le noir, ce sol intérieur solide qui existe quelque part sous cette couche de glace sur laquelle vous circulez dans votre vie. Si je pouvais traverser la crise plus sereinement non pas en luttant contre, mais en cherchant à l’apprivoiser, je pourrais alors laisser mon pied finir son voyage, toucher la terre ferme et décider alors que c’est en définitive exactement là où j’ai envie d’être, non pas sur cette couche de glace dont je comprenait mal l’existence, mais sur ce sol intérieur plus ferme, plus accueillant que la crise peut me permettre d’explorer.

Le point culminant de ce que je vous expose ici, c’est que pour explorer et apprivoiser la crise d’angoisse et son potentiel d’apprentissage de Soi, il est nécessaire de pouvoir le faire dans un espace de sécurité qui, s’il n’est pas encore présent pour vous (c’est ce que vivre sur une croûte de glace veut dire…), peut être trouvé d’abord à l’extérieur, notamment dans un espace thérapeutique qui servira de base à cette exploration. Il s’agira alors de vivre sa crise d’angoisse avec toute l’insécurité qu’elle met brutalement en évidence, mais de la vivre dans un fauteuil en toute sécurité avec un accompagnement qui comprend et peut accueillir le phénomène pour permettre de le traverser et d’accueillir la destination intérieure plus stable qui vient avec cette traversée apprivoisée.

Nous verrons dans le prochain chapitre comment cet accueil se fait dans le corps et dans le partage thérapeutique, et surtout vers quel bien-être cela peut amener…

(à suivre… « À quoi sert l’angoisse » Chapitre III )

P. A. M

N.B. : Notez que je ne dis pas que les médicaments ou la relaxation, ou même le sport, ne sont pas utiles, ce sont des outils qui permettent de faire face momentanément. Mais quand ce qu’il y a derrière l’angoisse est trop important, ces outils bien que complémentaires deviennent insuffisants à eux seuls.

A quoi sert l’Angoisse ? Chapitre I.

Gestion de la Peur, Apprivoiser notre Angoisse. Cabinet de Psychothérapie. 7 rue Pierre Haret, Paris 9.
Cabinet de Psychothérapie. Au carrefour de Paris 8, Paris 9, Paris 17 et Paris 18.

L’Angoisse, Chap I.

De la même manière que la douleur nous avertit que quelque chose se passe dans notre corps, l’angoisse est là pour nous avertir que quelque chose se passe dans notre existence. Et comme la douleur, l’angoisse est d’autant plus grande que le problème est important, voir profondément enraciné dans l’existence de la personne.

Mais, de même qu’avec la douleur, nous avons plutôt tendance à vouloir la fuir ou la faire taire, d’autant que son intensité peut aller de la simple gêne à des sensations insupportables. Comme pour la dépression on va donc avoir tendance à « lutter contre » alors qu’il s’agit avant tout d’écouter. Mais souvent il s’agit de commencer à écouter quelque chose qui ne l’est pas depuis bien longtemps et dont la proportion a augmenté petit à petit, consciemment ou en silence, pour finir par ressortir tellement bruyamment qu’écouter semble paradoxal, voire impossible, et souvent complètement irrationnel.

Mais que veut dire écouter son angoisse ?

L’angoisse peut se voir comme un agglomérat d’informations émotionnelles qu’il va falloir réapprendre ou tout simplement apprendre à débroussailler, pour en clarifier les différents éléments pour pouvoir enfin mieux les intégrer. Il s’agit d’informations sensorielles et émotionnelles inconscientes accumulées dans l’enfance et l’adolescence où il n’a pas été possible à ce moment-là d’en faire quelque chose d’assimilable en conscience.

C’est un peu comme si vous avaliez trop vite un trop gros bol de nourriture qui vous resterait alors coincé dans la gorge ou dans le ventre car impossible à faire passer, à digérer, à métaboliser. C’est d’ailleurs souvent là, sur le passage du tube digestif, gorge, plexus solaire, poitrine, ventre, intestins, que l’on ressent les effets de l’angoisse.

Selon les uns ou les autres, il s’agit d’une boule dans la gorge ou dans le ventre, un étouffement au niveau de la poitrine ou du coeur, une pression ou un poids sur le plexus solaire, des sueurs soudaines ou les mains moites comme des mains qui se mettraient secrètement à pleurer ou à trembler. Et enfin le ventre, ou les peurs secrètes, peuvent avoir toute sorte d’effets secondaires indésirables.

Peurs, anxiétés, angoisses, attaques de panique, ici tout est lié avec des niveaux de puissance variés, jusqu’à la tête qui tourne, les vertiges, la perte de repères et enfin la perte de conscience qui serait le moyen ultime de disjoncter quand la pression émotionnelle consciente ou inconsciente devient trop forte.

Une fois que l’on accepte d’aller voir de plus près le contenu de ce « Glougi Boulga » douloureusement indigestible, la clarification progressive des différents fils de cette pelote d’angoisse aide considérablement à en réduire l’intensité. Individuellement les informations en question deviennent potentiellement bien plus faciles à digérer que lorsqu’elles sont ainsi réunies en masse informe et inidentifiable si ce n’est sous le nom générique d « angoisse ».

Bien sûr, comme pour apprendre à nager il ne suffit pas de se jeter à corps perdu au milieu du point le plus profond de la piscine, et s’il est bien plus intéressant d’apprendre à apprivoiser l’angoisse que chercher à lutter contre, il n’en est pas moins nécessaire de faire l’apprentissage de cette approche de manière progressive. Là encore un accompagnement sécurisé dans une relation de confiance est capital pour la bonne réussite de l’entreprise…

à suivre… « à quoi sert l’angoisse » Chapitre II

P.A.M